L’arabe à l’école, une idée soutenue par des ministres de gauche comme de droite
De Xavier Darcos à Jean-Michel Blanquer ce lundi matin sur notre antenne, en passant par Najat Vallaud-Belkacem et Luc Chatel, l’enseignement de l’arabe à l’école primaire a été soutenu par des ministres de droite comme de gauche, défiant parfois les logiques de partis.
Ce lundi matin sur notre antenne, Jean-Michel Blanquer a assuré vouloir développer l’apprentissage de l’arabe dans les établissements scolaires, au même titre que « d’autres grandes langues de civilisation » tels le chinois ou le russe.
« Il faut donner du prestige à ces langues », a poursuivi le ministre de l’Education nationale. « C’est particulièrement vrai de l’arabe qui est une très grande langue littéraire et qui ne doit pas être apprise seulement par les personnes d’origine maghrébine ou de pays arabes », a souhaité le ministre, annonçant une « stratégie qualitative » pour cette langue.
Ce n’est pas la première fois qu’un ministre se prononce en faveur de l’apprentissage de l’arabe dans les classes, possiblement dès le CP. La question préoccupe d’ailleurs les gouvernements de droite comme de gauche.
En 2011, le ministre de l’Education Luc Chatel avait annoncé l’ouverture de nouvelles classes de langues orientales en arabe, afin que son enseignement ne soit pas « cantonné (…) aux élèves issus de l’immigration ».
En 2016, il avait soutenu sa position sur iTélé et déclaré préférer « que l’arabe soit enseigné à l’école, avec des enseignants de l’Education nationale ». Or, c’est l’un des points soulignés par le rapport sur l’islamisme en France publié ce dimanche par l’institut Montaigne. Au-delà de l’intérêt littéraire et commercial, certains y voient un enjeu sécuritaire: l’essayiste Hakim El Karoui préconise dans son rapport d’encourager l’apprentissage de l’arabe à l’école afin d’en éviter une lecture salafiste.
Cinq axes de développement pour Darcos en 2008
En 2008, Xavier Darcos avait déjà annoncé cinq « grands axes de développement pour l’enseignement de la langue arabe »: généralisation des classes bilangues, création d’établissements pilotes, développement des sections internationales et de langues orientales, mais aussi développement de l’arabe dans l’enseignement professionnel.
La question ne suit parfois pas toujours les logiques de partis et de gouvernements. Ainsi, François Fillon, Premier ministre de Xavier Darcos puis de Luc Chatel, avait annoncé pendant sa campagne en 2017 vouloir « supprimer les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO, NDLR) qui différencient les enfants issus de l’immigration ».
( bfmtv )