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Rapport ITIE du premier semestre 2024 : Le secteur extractif du Sénégal génère plus de 236 milliards FCFA

Le rapport semestriel du Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE) révèle que le secteur minier a représenté près de 80 % des revenus générés, avec l’or et l’acide phosphorique en tête des exportations. Le document met en lumière la forte contribution du secteur aux finances publiques, aux emplois locaux et aux dépenses sociales.

Le Comité national de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (CN-ITIE) du Sénégal a publié ce lundi son rapport de conciliation pour le premier semestre de l’année fiscale 2024. Ce document, élaboré à partir d’un processus rigoureux de collecte de données financières et contextuelles, dévoile les performances du secteur extractif sénégalais, mettant en évidence sa contribution significative à l’économie nationale.

Le rapport indique que les revenus du secteur extractif se sont élevés à 236,59 milliards FCFA (391,49 millions USD) pour le premier semestre 2024, dont 225,49 milliards FCFA ont été directement alloués au budget de l’État. Ce montant inclut les paiements sociaux et environnementaux réalisés par les entreprises du secteur.

Le secteur minier domine les revenus extractifs
Le secteur minier se distingue nettement, contribuant à hauteur de 187,35 milliards FCFA, soit 79,19 % du total des revenus extractifs. Cette performance est d’ores et déjà supérieure à 56,36 % du montant généré sur l’ensemble de l’année 2023. La production d’or, avec 106 579 onces troy pour une valeur estimée à 154,46 milliards FCFA, constitue la première source de revenus, suivie par la production de ciment avec 2 527 640 tonnes pour 120,56 milliards FCFA. L’acide phosphorique, l’ilménite et le phosphate complètent le tableau avec des valeurs respectives de 85,15 milliards, 42,16 milliards et 32,99 milliards FCFA.

Croissance du secteur des hydrocarbures
Le secteur des hydrocarbures a également connu une forte croissance, générant 45,79 milliards FCFA, soit 19,36 % des revenus totaux. Cette hausse s’explique principalement par les paiements exceptionnels réalisés par Woodside Energy Sénégal, notamment pour des audits de douane et des paiements de droits d’importation, représentant respectivement 3 milliards et 21,75 milliards FCFA.

Les exportations en forte progression
Les exportations du secteur extractif ont totalisé 468,42 milliards FCFA (775,12 millions USD) au premier semestre 2024. L’acide phosphorique occupe la première place avec 242 468 tonnes exportées pour une valeur de 140,72 milliards FCFA, suivie par l’or avec 102 925 onces troy pour une valeur de 137,22 milliards FCFA. Le ciment complète le podium avec 1 138 190 tonnes exportées pour 54,70 milliards FCFA.

Des dépenses sociales et environnementales importantes
Les entreprises extractives ont également investi dans des initiatives sociales et environnementales, avec des dépenses sociales totalisant 2,57 milliards FCFA. Dans le secteur minier, Sabodala Gold Operations (SGO) s’impose comme le plus grand contributeur, avec 906,94 millions FCFA de dépenses obligatoires, principalement destinées à financer des projets communautaires tels que la construction de routes et d’infrastructures locales.

L’éducation reste le principal bénéficiaire de ces fonds, avec plus de 40 % des paiements sociaux alloués à ce secteur. Les entreprises du secteur des hydrocarbures, comme Total E&P Sénégal et Woodside Energy Sénégal, ont également participé à ces dépenses, avec respectivement 362,55 millions et 170,87 millions FCFA.

Un impact local renforcé
Le rapport met également en avant l’impact du secteur extractif sur l’économie locale, notamment à travers les achats réalisés auprès de fournisseurs sénégalais. Sur un volume total de transactions de 862,82 milliards FCFA, 39,64 % ont été effectuées auprès de fournisseurs locaux, soulignant l’importance de ce secteur pour l’économie nationale.

Le rapport semestriel du CN-ITIE, un outil précieux pour assurer la transparence et la bonne gouvernance, permet de suivre l’évolution du secteur extractif sénégalais et de garantir que les ressources naturelles du pays bénéficient à l’ensemble de la population.