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Détournement de fonds publics : Ce que propose le député Amadou Ba

Après avoir proposé une loi interprétative de la loi d’amnistie, le député de Pastef Amadou Ba semble s’attaquer au détournement de deniers publics. Dans un texte posté sur sa page Facebook, il a lancé une réflexion audacieuse : remplacer l’expression « deniers publics » par « deniers du peuple » ou « deniers de la nation ». Selon lui, cette évolution sémantique permettrait d’ancrer dans l’esprit des citoyens une conscience plus aiguë du détournement des fonds publics, en leur rappelant que cet argent est directement issu de leurs impôts et de leur labeur.

L’expression « deniers publics » donne l’impression d’un argent appartenant aux administrations, des entités souvent perçues comme lointaines et impersonnelles. En revanche, parler de « deniers du peuple » ou de « deniers de la nation » permettrait de replacer ces fonds dans leur véritable contexte : celui des contributions des citoyens au fonctionnement de l’État, a-t-il dit. 

Le parlementaire indique, en outre, que cette évolution linguistique pourrait avoir un impact considérable sur la perception du détournement de fonds publics. Il ne s’agirait plus d’une abstraction administrative, mais d’un vol direct des ressources du peuple, affectant les services essentiels comme l’éducation, la santé et les infrastructures. 

Monsieur Ba espère qu’en changeant la terminologie, les citoyens se sentiront davantage concernés par la lutte contre la corruption et soutiendront plus activement les initiatives gouvernementales visant à récupérer les fonds détournés. Cette proposition intervient alors que le gouvernement s’engage dans une vaste opération de récupération des ressources publiques, marquant ainsi une volonté politique forte de restaurer la confiance et la justice dans la gestion des finances de l’État.

Si la réforme sémantique peut contribuer à une prise de conscience populaire, elle pose aussi la question d’un durcissement des sanctions contre les détournements. L’idée de criminaliser plus sévèrement ces actes pourrait ainsi suivre cette évolution dans le discours public. L’enjeu est de taille : il ne s’agit plus seulement de punir des infractions administratives, mais de reconnaître un véritable crime contre la collectivité nationale.