LE CHOIX IRRATIONNEL DES REPRESENTANTS DU CONTINENT AFRICAIN À LA FIFA
Les pays devant occuper les six places de l’Afrique au comité exécutif de la FIFA sont connus. Il s’agit du Maroc, du Niger, du Djibouti, des Comores, de l’Égypte et de la Mauritanie. En prolongement de ce constat, on peut retenir que le candidat sénégalais, Maître Augustin Senghor, vice-président de la CAF est éliminé, de même que celui de la Côte d’Ivoire.
En démocratie, quel que soit le résultat des urnes, il doit être respecté. Mais il n’est pas interdit de s’interroger pour essayer de comprendre la logique et la cohérence des volontés exprimées.
Sous ce prisme et en guise de prolégomènes, je voudrais faire trois observations relatives à cette élection:
- Première observation: le Sénégal est à la 14e place du classement FIFA, la Mauritanie à la 109e, les Comores à la 103e, le Niger à la 122e, l’Égypte à la 49e, le Maroc à la 14e place, etc. Par conséquent, sur les 6 pays qui ont eu la faveur des votes, seul le Maroc a un meilleur rang mondial que le Sénégal. Alors, on en déduit aisément que le continent va être , majoritairement, représenté, au niveau de la FIFa, par des pays qui peinent à s’imposer en Afrique dans le domaine du football.
Deuxième observation: les deux derniers vainqueurs de la coupe d’Afrique de football, à savoir le Sénégal et la Côte d’Ivoire (38e place), sont préférés à des pays qui sont à la 109e, 103e ou 122e place du classement FIFA. N’est-ce pas une façon bien intelligente de récompenser l’excellence footballistique continentale ?
. Troisième observation: l’Afrique du Nord compte 2 élus sur les 6, une surreprésentation si on considère le nombre de pays en Afrique, particulièrement au Sud du Sahara.
A mon sens, les malheureux candidats sont victimes de 2 camps:
Le premier, c’est celui du Président de la FIFA qui fait tout pour contrôler les fédérations africaines, en vue de contrer l’UEFA dans les instances internationales. Car il ne fait pas de doute que le continent africain, avec ses 54 pays, dispose d’un poids électoral appréciable à la FIFA.
Le second camp, c’est celui animé par l’alliance arabe armée d’une solidarité et de stratégies mûrement élaborées. C’est une force qui s’est fait respecter.
Lorsque ces 2 camps s’entendent, les dés sont pipés. C’est pourquoi le candidat sénégalais était pratiquement dans une mission impossible, malgré sa bonne réputation continentale et son cursus professionnel et sportif si respectable.
Il est temps de prier pour que la CAF opte pour son émancipation intégrale. Cela signifie une affirmation de sa personnalité face à la FIFA et le refus d’être un simple wagon dans l’architecture du football mondial.
J’ai l’indomptable conviction qu’une représentation de notre continent à la FIFA doit se baser sur les performances des pays mais pas sur un vote mécanique où l’excellence est loin d’être l’élément déterminant.
Pour conclure, je souscris à la démission du candidat sénégalais de son poste de vice-président de la CAF et à sa décision de rester membre du comité exécutif de cette organisation. Cette position doit lui permettre de rappeler à cette CAF, en déficit d’inspiration géniale, que sport ne rime avec des choses faites à l’as de pique. Il rime plutôt avec l’élégance, grâce à des personnes esthétes et d’une intelligence sagace.
Sportivement.
Dr Papa Abdoulaye Seck
Militant sportif