Financement opaque d’équipements de sécurité : une nébuleuse de 278,8 milliards de FCFA entre février et mars 2024
Entre février et mars 2024, une série d’opérations financières controversées a vu l’État contracter d’importantes dettes pour financer l’achat d’équipements de sécurité. Ces transactions, impliquant des certificats nominatifs d’obligations (CNO) et des titrisations, ont généré des coûts colossaux en intérêts, alourdissant ainsi la charge financière de l’État, rapporte LibérationDes banques au cœur d’opérations controverséesLe 20 mars 2024, douze CNO d’un montant total de 121,6 milliards de FCFA ont été émis au profit de la famille Peretz. L’État devra supporter des intérêts s’élevant à 18,62 milliards de FCFA.Quelques jours plus tard, le 29 mars, une titrisation de 14,83 milliards de FCFA a été réalisée auprès de la Banque Sahélo-Saharienne pour l’Investissement et le Commerce (BSIC) afin de financer la fourniture d’équipements de sécurité. Cette opération engendrera des intérêts de 2,37 milliards de FCFA, également à la charge de l’État.Des conditions de financement onéreusesLe 28 février 2024, un autre CNO d’un montant de 35,19 milliards de FCFA a été émis pour la fourniture d’équipements de sécurité et de matériel technique, avec un taux d’intérêts de 6,8%.Une transaction similaire d’un montant de 91,94 milliards de FCFA a été conclue avec la IBK Bank de Mahamadou Bounkoungou pour l’achat de matériel. Cette opération générera des intérêts de plusieurs milliards, encore une fois à la charge de l’État.Une gestion financière qui interrogeCes opérations s’inscrivent dans un contexte de gestion financière controversée, soulevant des interrogations sur la légalité et la transparence des procédures. L’implication de banques et d’acteurs privés dans ces transactions alourdit la dette publique, alors que l’opinion publique et les observateurs s’inquiètent du manque de clarté entourant ces engagements financiers.