Situation politique : Le Mouvement Alternatives Citoyennes « Andu Nawle » appelle à renouer avec le dialogue
» Renouer avec le dialogue «
Le comité directeur du mouvement Alternatives Citoyennes Andu Nawle s’est longuement apesanti sur la situation actuelle du pays dans cette phase cruciale de transition politique marquée par l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité gouvernementale qui cohabite de fait avec un parlement dominé par des députés membres de la majorité exécutive sortante.
Dans un environnement international traversé par des crises politiques qui secouent plusieurs grandes nations de démocratie, le Sénégal qui est un modèle dans son genre sur le continent africain, porte une responsabilité qui lui est propre et qu’aucune génération d’acteurs politiques n’a le droit de mettre en périls
Après plusieurs années de vives tensions, de convulsions et de confrontations violentes et meurtrières entre acteurs politiques, le peuple sénégalais, fidèle à son histoire et à ses traditions politiques démocratiques , a en définitive choisi la voie de la maturité et de la responsabilité pour opérer en toute liberté le choix majoritaire du changement.
Il a choisi cette voie du changement dans un vote calme et serein, réussi à la faveur d’un système électoral dont le monde entier reconnaît et salue la fiabilité.
Il convient de rappeler que ce vote du 24 mars 2024 a été précédé par des scrutins majeurs au cours desquels la libre expression des suffrages avait clairement indiqué le choix des citoyens en faveur d’une démocratie apaisée, d’équilibre et de compromis ainsi que leur profond attachement à notre régime de libertés, à l’unité nationale et à la paix civile.
C’est l’occasion pour notre mouvement de rendre hommage encore une fois au Président Macky Sall pour la lucidité, la hauteur de vue et le sens élevé des responsabilités qui l’ont guidé à l’époque pour décider des mesures fortes et courageuses de décrispation suivies d’élections organisées dans la rigueur et la sérénité ayant débouché sur les changements notés , consacrant encore une fois notre modèle de démocratie avancée dans les rangs des pays en développement.
Il est un devoir de confondre dans les mêmes hommages les responsables des juridictions impliquées dans l’écosystème de notre démocratie.
Elles ont marqué l’opinion nationale et internationale par la sérénité des décisions rendues dans un contexte de crise ouverte entre les institutions de la République .
Il convient de saluer tout autant le respect scrupuleux de ces décisions par le Président sortant et les tenants du pouvoir exécutif confirmant à la face du monde l’attachement du Sénégal et de ses dirigeants aux principes et règles de l’état de droit.
Ce sont là autant de raisons qui fondent à croire qu’il est de la responsabilité de tous les acteurs du jeu politique et de notre système démocratique de garder en toutes circonstances le souci partagé de la sauvegarde absolue de ce legs historique capital.
C’est dans cet esprit que le comité directeur du mouvement Alternative citoyenne Andu Nawle appelle solennellement les nouvelles autorités du Sénégal à refuser de céder aux chants des sirènes pour entretenir plutôt le sens de la mesure et de la retenue dans le traitement des sujets et dossiers de gestion qui tiennent à l’exercice du pouvoir d’état dans un contexte de défis lourds et complexes d’un monde tourmenté .
La tendance de plus en plus observée à la radicalité et la brutalité dans la gestion des relations avec les institutions de la République, les catégories socio- professionnelles des différents secteurs d’activités, les communautés réligieuses ou laïques constituent des sources de frustrations , de tensions et de confrontations dont notre pays peut et doit faire l’économie.
C’est le lieu de rappeler que le Sénégal est dans une ceinture de feu et que notre nouveau statut de pays pétrolier et gazier commande que les membres de la communauté nationale soient particulièrement attentifs à l’unité, la cohésion, la qualité de notre vivre ensemble.
Il est un impératif pour tous d’éviter des crispations de nature à provoquer des conflits qui exposeraient à des risques de crises inutiles.
En l’état actuel des rapports de forces entre les entités politiques et sociales du pays et au regard des courants majeurs qui traversent la société Sénégalaise, la pratique de » la concertation et de la consultation de personalités de bons conseils » comme aimait à suggérer Maître Babacar Niang est la voie de la sagesse , aujourd’hui la valeur clé pour conduire , dans la sérénité, nos pays dans la voie de l’émergence et du développement.
Le legs du dialogue national institutionnalisé doit être préservé comme mécanisme innovant d’une gouvernance qui rompt radicalement avec l’exercice solitaire du pouvoir et le pouvoir personnel sans partage.
A cet égard, le dialogue franc, ouvert et transparent entre les chefs du nouvel exécutif et les dirigeants des différentes institutions de la République est un impératif et une obligation de responsabilité par respect pour les citoyens farouchement attachés à leur liberté de choix politique tout autant à la paix civile qui leur garantit leur sécurité et celle de leurs familles.
Il convient de toujours rappeler que les questions de gouvernance sont devenues partout dans le monde des questions essentielles aux yeux des citoyens.
La question du pouvoir, la nature du pouvoir, la conception et la pratique du pouvoir sont de nos jours des sujets de fond dont le règlement conditionne dans une très large mesure l’avenir de la démocratie dans nos pays.
Autant de préalables sur lesquels les acteurs politiques de tous bords, la société civile et les forces vives de la nation ont le devoir de débattre.
C’est en allant résolument dans ce sens et non dans celui des logiques de tensions et de confrontations que le Sénégal se donnera la chance et les moyens de préserver ses acquis indéniables dans tous les domaines tout en poursuivant et en approfondissant les changements venus à maturité.
C’est sur ce terrain que les dirigeants et les forces vives de la nation sont attendus.
Fait Dakar le 10 août 2024