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TOUR DE FRANCE 2018: Geraint Thomas vainqueur

Pour remporter le Tour de France 2018, le Gallois Geraint Thomas s’est soumis à la discipline de son équipe, Sky. Depuis 2012, la formation britannique a transformé ses coureurs pour en faire des machines à gagner.

Geraint Thomas… En dehors des passionnés de cyclisme, ce nom n’évoquait rien chez le pékin moyen voilà encore quelques jours. Mais depuis la 11e étape du Tour de France 2018 et sa prise de pouvoir dans les Alpes, son nom s’étale partout, comme de la tapenade à l’heure de l’apéritif provençal.

A 32 ans, le Gallois vient de remporter, ce 29 juillet, son premier Tour de France. Une victoire logique au vu du scénario de la Grand Boucle 2018, et pas si surprenante au regard du curriculum du bonhomme. Après tout, le Tour est la marche – certes beaucoup plus haute – qui vient après les deux grandes courses à étapes françaises que sont Paris-Nice et le Critérium du Dauphiné que Thomas a remportées, respectivement en 2016 et 2018.

Le triomphe de Geraint Thomas dans le Tour 2018 n’est donc pas une anomalie mais il aurait pu ne jamais advenir. De Janez Brajkovic à Richie Porte, en passant par Jakob Fuglsang, pour ne prendre que des exemples récents, nombreux sont les coureurs à avoir brillé dans les courses d’une semaine sans jamais franchir le palier qui mène à une victoire dans un grand tour.

La chance de Geraint Thomas aura été d’être recruté par Sky à la création de la formation britannique en 2010. Au départ, il était question d’exploiter ses qualités de rouleur. Issu de la piste, Thomas est rien de moins que triple champion du monde et double champion olympique de poursuite par équipe, une spécialité bien loin des ascensions où se construisent les victoires dans le Tour de France.

Salade verte pour Maillot Jaune

En 2012, Sky passe la vitesse supérieure et devient tout simplement la meilleure équipe cycliste au monde. Son leader Bradley Wiggins, également champion olympique de poursuite en 2008, a fondu comme un glaçon dans un verre de pastis : neuf kilos de moins pour se hisser en haut des cols et gagner le Tour de France. En 2013 puis de 2015 à 2017, c’est au tour de Chris Froome de dominer la Grande Boucle. Avec la même recette : un régime salade pour une perte de plus de six kilos entre 2011 et 2012

Quant à Thomas, qui ne comptait comme victoire d’étape dans le Tour qu’un petit prologue en 2017, il a cueilli cette année deux nouveaux bouquets, à chaque fois en montagne, dont le rendez-vous mythique de l’Alpe d’Huez. Là encore, le Gallois est passé par la case minceur : moins cinq kilos par rapport à son poids de forme sur la piste.

L’arrivée de Sky dans le peloton cycliste a assurément bouleversé la donne. Moyens financiers nettement supérieure à la concurrence, tactique de course téléguidée et verrouillée, et préparation hyper pointue sont les marques de fabrique de la formation dirigée par Dave Brailsford. Dans un monde où le poids de forme est recherché toute l’année par tous, les Britanniques ont encore réussi à faire mieux que les autres. Voilà comment ils comptabilisent six victoires lors des sept dernières éditions du Tour de France.

Après le contre-la-montre décisif de samedi au Pays basque qui lui a assuré la victoire finale, Geraint Thomas rêvait d’une bière ou deux et d’un hamburger. Le Gallois a tout intérêt à faire attention à son poids, car chez Sky, un vainqueur du Tour peut facilement en chasser un autre. Et le suivant pourrait s’appeler Egan Bernal. Le jeune Colombien, 21 ans, qui découvrait la Grande Boucle cette année, s’y est merveilleusement comporté. Au point que Geraint Thomas a dit de lui : « Il gagnera le Tour un jour. » Ce n’est qu’une affaire de temps… et de calories.

Rfi