Affaire Ibrahima Fall : la RADDHO condamne des “actes ignobles et inexplicables” perpétrés sur l’ouvrier sénégalais
La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) condamne dans un communiqué les “traitements cruels, inhumains et dégradants” perpétrés contre un chauffeur.
Une vidéo devenue virale montre trois hommes, deux Chinois et un Sénégalais, plaquant au sol une quatrième personne, qui crie de toutes ses forces. L’un des assaillants posait son genou sur le cou de la victime, un chauffeur employé par une société de vente de béton, à Darou Khoudoss, une commune située dans le département de Tivaouane (ouest).
Les mis en cause, présumés coupables de coups et blessures, ont été déférés au parquet, mercredi, et placés sous mandat de dépôt.
Ils sont poursuivis en même temps en justice pour vol et complicité de vol. L’affaire sera jugée le 26 juin.
Dans un rapport d’enquête qu’elle a consacrée à cette affaire et dont l’APS a obtenu une copie, la RADDHO fait part de son “indignation” et de sa “vive préoccupation”.
L’organisation de défense des droits de l’homme dénonce “la violation de l’intégrité physique de la victime et les actes de torture perpétrés sur le sieur Ibrahima Fall”.
Elle considère que ces “actes de torture et traitements cruels, inhumains et dégradants portent atteinte à la dignité humaine et aux droits fondamentaux de la personne humaine”.
La RADDHO dit être vivement préoccupée par ces actes ”ignobles et inexplicables”.
La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme félicite la gendarmerie pour “la célérité” dont elle fait preuve dans la prise en charge de ce cas de torture.
Elle demande au procureur de la République de “veiller à l’application stricte de la loi”, en même temps qu’elle interpelle l’opinion publique et internationale, ainsi que les autorités consulaires et diplomatiques de la Chine, sur “ces actes de plus en plus récurrents de violence de ressortissants chinois sur des travailleurs sénégalais et ou africains”.
La RADDHO recommande à la ministre des Affaires étrangères, au Premier ministre et au président de la République de “saisir avec fermeté les autorités consulaires et diplomatiques chinoises pour déplorer et s’indigner du comportement odieux de certains de leurs ressortissants qui n’honore aucun État moderne”, lit-on dans le document.