CRITIQUES INTERNATIONALES CONTRE MACKY SALL : « Les enjeux sont économiques » (Pr Mbaye Thiam)
Il n’y a pas un idéal de pays sur le plan politique. Chaque pays, a son parcours atypique en fonction de sa trajectoire. Il s’agit de ses convictions, des configurations de sa société selon le professeur Mbaye Thiam devant le jury du dimanche. L’invité de Eradio, interpellé sur les critiques contre le président Sall devant l’opinion internationale et de ce qui doit être son image actuellement après la tenue des élections a souligné que notre pays n’est pas l’idéal de pays dans le monde parce que ça n’existe pas.
Toutefois, il est d’avis que notre pays, quoi qu’il en soit, est un pays qui compte en Afrique et dans le monde. « Nous avons des problèmes comme tout le monde. C’est vrai que ces élections présidentielles qui viennent se dérouler ont connu des couacs, notamment dans le processus. Et que le président a été impliqué. Qu’il ait dit plus ou moins que ça lui venait de l’excès, c’était pour sauver les institutions. L’essentiel est qu’on a connu beaucoup de problèmes dans le processus. Les pays africains, notamment nos voisins et autres qui se sont dépêchés de nous jeter la pierre, ne vont pas le faire ».
Par ailleurs, le professeur Thiam estime que ces critiques ne sauraient avoir un certain impact que si l’on sait que dans beaucoup des pays africains le pouvoir a été pris par les armes. « Quand son pays a connu une dizaine de coups d’État en moins de 50 ans, son peuple n’a pas de leçon à nous donner. Par contre, si les gens tirent sur le Sénégal, c’est que le Sénégal est un exemple. Si on était au bas de l’échelle, on ne s’occuperait pas de nous. Nous sommes non pas un modèle, mais nous avons une démarche politique en Afrique. Mais que beaucoup de pays nous envient, même s’ils ne le disent pas. Et à défaut de pouvoir dire qu’ils nous envient, mais certains jouent de la jalousie » , explique-t-il.
S’agissant des réactions de l’opinion internationale, notamment occidentale, vis-à-vis des difficultés que nous avons connues pour organiser ces élections, il dira que « c’est parce que nous sommes devenus un enjeu économique majeur, géopolitique majeur en Afrique et dans le monde. Un Sénégal qui, en 2024-2025, rentre dans le jeu des producteurs de pétrole, des producteurs de gaz. Et qui peut construire, sur la base d’un programme de bonne gouvernance, une prochaine puissance locale, africaine. Mais ça intéresse tout le monde. Et du coup, les gens se battent autour de notre dépouille. Soit pour participer avec nous à notre richesse, soit pour nous obliger à les servir. Le Sénégal, c’est le Sénégal ».
Avec Seneweb