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LA CHRONIQUE DE MLD: Macky Sall monte dans le train de l’Histoire…Par Mamadou Lamine DIATTA

Le Chef de l’État Macky Sall maîtrise à merveille l’art de maintenir le suspense,souffler le chaud et le froid, jouer à se faire peur et à faire peur à ses concitoyens.
Après avoir érigé le dilatoire en mode machiavélique de gestion, tenant en laisse 18 millions de Sénégalais, il a finalement rejoint ce train de l’Histoire qui roule actuellement à la vitesse grand V.
Dans un accès de lucidité républicaine, le quatrième Chef de l’Etat du Sénégal a annoncé urbi et orbi que son mandat se termine effectivement le 02 avril prochain.Autrement dit et contrairement à l’analyse de ses contempteurs, il ne développe aucune obsession relative au fait déplorable de s’accrocher au pouvoir au-delà de cette date fatidique liée à la fin de son contrat avec cet Employeur qui n’est autre que le peuple sénégalais.
Le Président est paru serein, calme et pondéré lors de l’exercice délicat qui l’a mis devant quatre professionnels de l’information triés sur le volet.
Il veut visiblement finir son mandat en beauté, éviter de sortir par une porte dérobée mais aussi soigner son image au Sénégal et à l’international.
Cette session médiatique était en vérité une opération- séduction avec des éléments de langage bien choisis comme la paix,la stabilité, la réconciliation, le pardon, le sens des responsabilités…
L’air de rien, on pense aussi à ce fameux code d’honneur qu’il avait convoqué lors du discours portant renoncement au troisième mandat.
Par ailleurs, la paix est reconnue comme le premier intrant au développement et au progrès collectif. Quoi de plus normal de la mettre en exergue dans ce contexte anxiogène !
Poussé jusque dans ses derniers retranchements par une conjoncture qui lui est franchement défavorable, Macky Sall est sans doute dans une dynamique de lâcher du lest pour faire des concessions et convaincre enfin le monde entier.
Quitte à jouer un rôle capital dans la libération en grande pompe d’acteurs politiques de premier plan comme Ousmane Sonko ou encore Bassirou Diomaye Faye et compagnie.
C’est d’ailleurs la lecture qu’il faut aussi faire de cette super production présidentielle au cours de laquelle le gardien de la Constitution a sensiblement insisté sur l’inclusion à tous les niveaux notamment dans le processus électoral en cours.
Un geste fort qu’il assume devant la postérité au nom de ce pardon nécessaire à la consolidation de notre vivre-ensemble.
La grâce présidentielle et l’amnistie sont d’ailleurs des marqueurs puissants de l’histoire politique du Sénégal.
En refilant la patate chaude de la date de l’élection présidentielle à la concertation nationale ou dialogue national ( c’est selon) et au Conseil constitutionnel, le Chef de l’Etat fait montre d’un détachement de nature à faire croire qu’il n’est point dans une quelconque logique d’interventionnisme.L’heure étant tellement grave que l’urgence réside dans le choix immédiat de cette date très attendue.
Hyperprésident par excellence, Macky Sall est aussi très atteint par le battage médiatique en cours qui met le Sénégal à la Une de l’actualité internationale avec des mots assez durs liés notamment à une certaine violation des textes par celui qui est pourtant présenté comme la clé de voûte de nos Institutions.
En qualifiant cette campagne de « nauséabonde », le Président fait montre d’un agacement qui en dit long sur l’importance qu’il accorde à l’image qu’il renvoie hors de nos frontières.
C’est tout le sens de cette dynamique d’apaisement enclenchée par un Président qui a souvent fait de la confrontation musclée avec ses adversaires politiques un mode d’action à ses risques et périls.