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Global Gateway: Les notes de Macky Sall sur l’investissement dans le système de la santé

La pandémie de COVID-19 a révélé au grand jour l’état d’impréparation du monde face aux périls sanitaires transfrontaliers de plus en plus fréquents.
Pays du Nord comme du Sud, nous avons, certes à des degrés divers, manqué de masques, de respirateurs, de lits d’hospitalisation et autres équipements essentiels.
En Afrique, la carte sanitaire et le plateau médical restent encore déficitaires malgré les investissements consentis.
Ainsi, au Sénégal, pour faire face à l’urgence de la COVID-19, nous sommes passés d’un Centre de traitement des épidémies à 52, en un an (2019-2020).
Ces dernières années, nous avons aussi multiplié la construction d’hôpitaux clefs en mains, le recrutement de personnels de santé et les équipements.
Mais de façon générale, l’investissement public et privé dans le secteur de la santé reste un défi majeur en Afrique.
Il en est ainsi de la fabrication de vaccins.
Selon certaines estimations, l’Afrique consomme environ 25% de la production mondiale de vaccins et ne couvre elle-même que 1% de ses besoins.
Pour combler ce déficit, Africa CDC a lancé le Partenariat pour la production de vaccins en Afrique, avec comme objectif la couverture de 60% des besoins africains en vaccins à l’horizon 2040.
Des pays pionniers travaillent dans ce sens : Afrique du Sud, Egypte, Ghana, Kenya, Maroc, Nigeria, Rwanda et Sénégal.
C’est à ce titre que l’Institut Pasteur de Dakar, qui fabrique le vaccin contre la fièvre jaune depuis plusieurs décennies, est en train de finaliser la construction d’un vaccinopole qui comprend notamment :
 Une unité de fabrique de vaccins à ARNmessager ;
 Un centre de recherche & développement ;
 Et un centre des métiers du vaccin dédié à la formation de ressources humaines du Sénégal et d’autres pays africains.
Ce projet a nécessité un investissement de près de 300 millions de dollars.
Je remercie vivement les partenaires qui nous accompagnent dans la réalisation de ce projet, notamment : l’Allemagne, la France, les Etats Unis d’Amérique, l’Union Européenne, la BEI, la BAD, la SFI, la Fondation Mastercard, la Fondation Bill et Melinda Gates et la Coalition pour la préparation aux épidémies et l’innovation.
Je voudrais aussi saluer la collaboration dynamique entre la firme belge UNIVERCELLs et sa filiale UNZIMA, et l’institut Pasteur de Dakar et des Universités sénégalaises ; collaboration qui porte sur la recherche, la formation et la production de vaccins.
Ce genre de partenariat euro-africain dans des technologies de pointe mérite d’être soutenu et encouragé.
En matière de production et de commercialisation de vaccins, nous avons trois défis majeurs à relever:
 Un, la disponibilité de ressources humaines qualifiées ;
 Deux, la mise à niveau de la réglementation ;
 Trois, l’accès aux plateformes de vente, à des prix compétitifs.
Enfin, nous devons faire avancer l’initiative de création de hubs régionaux pour améliorer la riposte aux situations d’urgences sanitaires, par un acheminement rapide des produits et matériels nécessaires.
Le financement de cette initiative soutenue par l’OMS est estimé à 145 millions de dollars US.
Le Sénégal qui soutient cette initiative a déjà mis à la disposition de l’OMS une assiette foncière pour l’implantation d’un Hub régional dans une zone contiguë à l’aéroport international Blaise Diagne.
Voilà les quelques remarques que je voulais faire en guise d’introduction à notre panel en attendant de revenir peut-être sur d’autres aspects lors de nos échanges.
Je vous remercie de votre aimable attention.