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​Arrestation de Moustapha Diakhaté-Reddition des comptes: Alioune Tine marque sa position

Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center, a vivement critiqué les pratiques judiciaires actuelles au Sénégal. Il s’est insurgé contre l’arrestation de Moustapha Diakhaté, ancien parlementaire, pour avoir dénoncé une dérive liberticide. Invité du Jury du dimanche (Jdd), de ce 15 juin, il a fustigé la gestion des arrestations dans le cadre de la reddition des comptes, qu’il juge humiliante. Selon lui, une réforme de la politique pénale s’impose, fondée sur le respect des droits humains et de la dignité.

« Les propos de Moustapha Diakhaté ne méritent pas d’être emprisonnés. C’est une personnalité politique hors du commun. Avec sa façon de parler, ses excès qu’il faut gérer. J’ai moi-même été victime d’attaques très violentes, de violences verbales inouïes de la part de Moustapha Diakhaté. Après tout, c’est mon jeune frère. Mais ce n’est pas pour une raison. Je condamne fermement ces agressions verbales. Que ce soit l’opposition ou le pouvoir, il faut éviter ces agressions verbales qui sont contraires à la démocratie», tonne l’ancien Président de la Raddho.

Poursuivant ses propos, Alioune Tine a dénoncé la gestion des arrestations dans le cadre de la reddition des comptes, qu’il juge humiliante. Selon lui, la politique pénale doit être révisée pour respecter les droits humains.

« Pour moi, c’est le principe même de la politique pénale. Ce n’est pas la personne. C’est l’application de la politique pénale de l’État qui humilie l’individu. Je pense qu’il faut que la reddition des comptes soit pratiquée avec beaucoup de fermeté. Mais cela doit se faire dans le respect des droits humains. Il faut également le faire dans le respect des obligations internationales de l’État. Si l’on laisse généralement la justice faire son travail sans impliquer la politique, alors les gens n’auront pas l’impression d’être humiliés », martèle M. Tine.

L’ancien directeur régional d’Amnesty International appelle les autorités à veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés dans la mise en œuvre de la reddition des comptes.