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Migrations: «La liberté d’aller et de venir des Sénégalais doit être considérée comme un droit sacré », selon les cadres de Pastef

Le bureau exécutif du Mouvement national des cadres patriotes (Moncap), a exigé ce mercredi dans un communiqué que  « la liberté d’aller et de venir des sénégalais dans des conditions dignes et sûres, soit considérée comme un droit sacré ». Dans le même document, le mouvement a souligné que « c’est au  moment où le Sénégal s’apprête à entrer de plain-pied dans le cercle fermé des pays producteurs et exportateurs de pétrole et de gaz que « des milliers de jeunes Sénégalais au péril de leurs vies, se jettent par mer et désert dans des aventures d’émigration quasi suicidaires ».

«Ce paradoxe renseigne sur la crise de confiance de la jeunesse sénégalaise en la capacité redistributive de l’État. Pas plus tard que le 11 septembre dernier,  des migrants sénégalais qui, depuis le désert du Nicaragua ou l’île de Lampedusa ont pu, grâce à la magie du net, consulter les sites d’informations en ligne, n’ont pu manquer d’être enhardis en apprenant qu’à Khossanto (Saraya, Kédougou), deux de leurs compatriotes qui pourtant vivent à proximité de gisements d’or sont morts par balles pour avoir revendiqué des emplois subalternes au sein d’une société minière qui produit annuellement 16 tonnes d’or », a soutenu le Moncap.

Selon les cadres de Pastef, cette répression sanglante qui a aussi fait des dizaines de blessés a certainement dû raffermir les pas de ces jeunes migrants saqués par une économie extravertie qui laisse au pays des miettes en partie détournées par une classe politique dont l’indignité et la médiocrité n’ont d’égal que l’appétence prédatrice. 

« Ces jeunes qui fuient un avenir hypothéqué, savent mieux que quiconque que le récit véhiculé dans les médias internationaux d’un État sénégalais engagé dans la transformation structurelle de son économie, producteur de richesses (…), est une pure fiction ! », indique le Moncap.

Qui ajoute: « Le fait que le Sénégal soit classé parmi les pays sous-développés et qu’il fasse partie des PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) depuis 1999, que ces jeunes en acquièrent la certitude. Ils ne sont que rarement surpris d’apprendre que le Sénégal a dégringolé dans le classement de l’Indice de Développement Humain (IDH) du PNUD en passant, de la 154e place sur 190, à la 170e place, entre 2012 et 2022, soit une perte de 16 places en seulement 10 ans ».

Avant de souligner que « la recrudescence de l’émigration clandestine est survenue dans un contexte de criminalisation de l’opposition et de confiscation des libertés d’association, de réunion et d’expression. Cette recrudescence a gagné en ampleur suite à l’arrestation de Ousmane SONKO qui en sus d’avoir proposé, à travers son livre « Solutions » et son offre programmatique JOTNA 2019, des « pistes crédibles de lutte contre la pauvreté, le chômage, la dégradation des conditions de vie en milieu rural, le braconnage des ressources naturelles ».

Le Moncap de rappeler que son leader a expressément mis l’accent sur la manière dont la migration constitue « un reflet de l’asymétrie des relations commerciales, du poids de la dette et de l’extraversion de nos économies, sans omettre la fuite des capitaux ».

Et s’est ainsi « courageusement et résolument positionné contre ces facteurs systémiques qui appauvrissent de manière chronique nos populations et font de l’émigration une irrésistible quête pour la jeunesse. C’est pourquoi nous les cadres patriotes réclamons que les droits humains des migrants soient respectés,  que la réciprocité soit au cœur de notre politique migratoire mais aussi que les intrusions de forces policières étrangères sur notre territoire à des fins de contrôle des aspirations à la migration qui mettent en péril leurs vies et leurs droits soient reconsidérées ».

Avec Pressafrik