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Booster l’économie du Magal et redimensionner Touba…Par Mamadou Lamine DIATTA

Deuxième ville du pays en terme démographique, Touba la Sainte vient d’abriter ce que bon nombre de nos concitoyens ont appelé le Magal de tous les records.
Le comité d’organisation avance avec aplomb qu’il y a eu plus de 5 millions de pèlerins en tenant en compte le nombre d’habitants que compte la cité de Cheikh Ahmadou Bamba ( 1.269 000 âmes).
Certains se perdent en conjectures en remettant en cause les méthodes de calcul jugées  » empiriques  » de l’économiste Moubarak Lo et son équipe.Peu importe l’ampleur d’un débat aussi futile sur la véracité ou non de ce chiffre record ; l’essentiel est là : le Magal est devenu un évènement international qui a fini de dépasser la valeureuse et dynamique communauté mouride.
Aujourd’hui l’impact grandissant de l’événement fait ressortir une somme faramineuse tournant autour de 250 milliards de fr cfa répartis sous forme de dépenses injectées dans l’économie sénégalaise. De récentes études évoquent d’ailleurs une hausse de 42 % des sommes drainées depuis le Magal de 2015.Il ya suffisamment d’atouts et de potentialités pour qu’on assiste annuellement à une croissance exponentielle des chiffres découlant de l’activité autour du Magal.
Seulement voilà, il manque encore un document de planification de référence pour davantage booster l’économie générée annuellement par ce rendez-vous religieux qui a fini de prendre les allures d’un Business Halal.
L’Islam n’a jamais interdit le Business surtout qu’en Arabie Saoudite, pays de référence des Musulmans du monde entier, le pèlerinage à la Mecque est considéré comme la deuxième source de revenus du royaume après le pétrole. Le tourisme religieux est une réalité surtout que le pèlerinage ( Hadj) et la Oumra mobilisent annuellement quelques 9 millions de Musulmans.Rien que le pèlerinage à la Mecque rapporte annuellement plus de 10 milliards de dollars au royaume,environ 6080 milliards de fr cfa, quasiment le budget du Sénégal.
Pour en revenir au Magal, il s’agit certes d’un moment de ferveur religieuse et de retrouvailles mais aussi un facteur d’unité et d’échanges pour les fidèles.
Il faut reconnaître que les prévisions sont dépassées à chaque édition et
la ville n’a de cesse de nécessiter des investissements massifs au regard de sa croissance du reste peu maîtrisée.
Plus de 5 millions de personnes mobilisées en une semaine ça devrait interpeller plus d’un Sénégalais.
On comprend alors pourquoi l’économiste Moubarak Lo exhorte l’Etat du Sénégal à planifier un programme bien pensé et bien défini pour une cité de Touba sans doute sous- dimensionnée pour accueillir une telle marée humaine.
Au -delà de la dimension économique du Magal, la gestion spatiale devrait être une surpriorité en tenant en compte les questions techniques liées à l’aménagement du territoire et l’urbanisation intelligente de la zone.Ce n’est pas un hasard si les questions cruciales liées à l’eau potable et à quelques poches de la cité sujettes à des inondations reviennent constamment à la surface.
Pourtant les pouvoirs publics ont consenti beaucoup d’efforts en terme d’infrastructures structurantes et stratégiques… Dans le domaine vital de la santé, plusieurs Dakarois se rendent au quotidien à Touba pour bénéficier de soins à l’hôpital Matlaboul Fawzaini sans oublier les gains énormes de temps et donc d’argent obtenus grâce à une infrastructure comme l’autoroute Ila Touba.
Cheikh Ahmadou Bamba le fondateur de la cité- éponyme a été un modèle de vie sur terre…Les épreuves endurées sans complaintes lui ont valu quelque part cette reconnaissance mondiale.
Touba a été présentée comme ville modèle dès 1996 lors du sommet mondial des établissements humains qui s’était tenu à Istanbul enTurquie…
L’idée est maintenant de mieux capitaliser ces acquis considérables en engageant une réflexion autour d’un document de planification sur l’avenir immédiat de Touba.