Iran: un oncle de Mahsa Amini arrêté à quelques jours de l’anniversaire de sa mort
Les autorités iraniennes ont arrêté l’un des oncles de Mahsa Amini, cette jeune kurde de 22 ans morte en détention le 16 septembre 2023 après avoir été interpellée par la police des mœurs pour un voile « mal porté ».
La mort de sa Mahsa Amini, le 16 septembre 2022, après son arrestation par la police des mœurs pour non-respect de la stricte tenue vestimentaire, a déclenché des mois de manifestations violemment réprimées. D’après les rapports de trois ONG, l’un de ses oncles, Safa Aeli, 30 ans, a été arrêté, mardi 5 septembre, chez lui à Saqez, ville kurde dans l’ouest de l’Iran.
Pour Shekhi Awyar, de l’ONG Hengaw, ce coup de force des autorités iraniennes ne doit rien au hasard à quelques jours de la date anniversaire de la mort de Mahsa Amini. « Les forces du gouvernement ont arrêté l’oncle de Mahsa Amini sans aucun mandat d’arrêt et en faisant usage de la force. L’anniversaire de sa mort est dans moins de 15 jours, et sa famille est menacée. Le gouvernement iranien fait tout pour les empêcher d’organiser un rassemblement sur sa tombe, affirme-t-elle. À l’entrée du cimetière, des caméras ont été installées pour dissuader les gens, pour leur faire peur. Les autorités veulent éviter toute manifestation le jour anniversaire de sa mort le 16 septembre, car ils savent très bien que ça peut marquer le début d’un nouveau soulèvement. Ils font donc tout pour éviter les rassemblements dans ces régions kurdes d’Iran qui pourraient se propager à d’autres villes. »
Tour de vis avant le premier anniversaire
Depuis un an, de nombreuses Iraniennes défient le pouvoir en se dévoilant, le port du voile étant un des piliers de la République islamique d’Iran. Selon les activistes, la répression a fait des centaines de morts et des milliers de personnes ont été arrêtées. Les organisations pour les droits humains, dont Amnesty international, accusent le gouvernement iranien de mettre en œuvre une répression accrue avant la date anniversaire de la mort de Mahsa Amini.