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Canada: évacuation de Yellowknife, la plus grande ville du nord du pays face aux feux de forêts

À Yellowknife, une ville de 20 000 habitants à 500 kilomètres du cercle polaire au Canada, les citoyens sont sur un pied d’alerte alors qu’un incendie se trouve à 16 kilomètre de la localité. D’autres endroits des Territoires du Nord-Ouest, qui ont déclaré l’état d’urgence, ont dû être évacués ces derniers jours suite à des incendies violents ayant déjà ravagé 168 000 hectares. Près de 236 feux feraient rage dans cette région du Canada, un pays très éprouvé par les incendies cet été.

Les habitants de Yellowknife ont reçu mercredi soir l’ordre d’évacuer d’ici le week-end la principale ville du grand Nord canadien en raison de l’avancée rapide des feux de forêt, ont indiqué les autorités locales. « Malheureusement, la situation des feux de forêt tourne au pire avec un brasier à l’ouest de Yellowknife qui représente une véritable menace », a déclaré Shane Thompson, ministre de l’Environnement des Territoires du Nord-Ouest en ordonnant l’évacuation d’ici vendredi à la mi-journée des 20 000 résidents de cette ville.

Près de 168 000 personnes ont dû être évacuées au Canada depuis le début d’une saison des feux qui bat tous les records et accable ces jours-ci les Territoires du Nord-Ouest, région nordique deux fois plus grande que la France métropolitaine qui compte actuellement 230 feux actifs. Séparés de plusieurs centaines de kilomètres les uns des autres, les villages sont « particulièrement difficiles » à évacuer par voie terrestre, expliquait plus tôt cette semaine Mike Westwick, du service des feux territorial, précisant qu’un contingent de l’armée canadienne était déployé pour faciliter des évacuations aériennes.

L’attente de la pluie, pour réduire la menace des incendies 

Face à l’avancée des feux, le ministre local de l’Environnement a demandé mercredi soir à la population de quitter Yellowknife par les airs ou la route: « La ville ne fait pas face à un danger immédiat (…) mais sans pluie, il se peut que le brasier frappe les environs de la ville ce week-end », a déclaré Shane Thompson. « Si vous restez jusqu’au week-end, vous risquez de vous mettre en danger et de mettre en danger les autres », a-t-il ajouté.

Des centaines de pompiers combattent les flammes, appuyés par l’armée qui a aidé à évacuer de nombreux habitants par les airs suite à la fermeture des autoroutes, rapporte notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas. À Yellowknife se trouve la moitié des habitants de cette immense région. Selon Batiste Fois, un des piliers de la communauté francophone, certains quartiers se préparent à évacuer si le feu progresse: « On sent à Yellowknife qu’il y a une plus grande anxiété. On est tous ici, des gens qui planifient leurs options pour s’en aller et on pourrait prendre ces décisions assez rapidement. »

Le photographe Pierre-Emmanuel Chaillon a trouvé refuge à 1 600 kilomètres de chez lui avec son bébé de six mois. Évacué une première fois de son village menacé par les flammes, il a dû fuir le feu une seconde fois le 13 août: « On était dans notre tente, la personne qui nous accueillait est sortie en courant en disant qu’il y avait un feu qui arrivait, et dans la minute qui a suivi, on a eu une alerte d’évacuation. Et en deux heures, on est passé d’un ciel bleu à une nuit noire avec la lueur du brasier. Ça a été très soudain. » À Yellowknife, tous espèrent que la pluie annoncée va contribuer à réduire la menace de l’incendie.