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Tchad : la justice en grève suite à l’agression d’un avocat

Au Tchad, les acteurs judiciaires sont en grève depuis jeudi, après l’agression supposée d’un avocat par des gendarmes à Doba. Avocats, huissiers, notaires et magistrats réclament l’éviction du gouverneur et du commandant de gendarmerie de la région.

Toute la justice tchadienne est mobilisée : avocats, huissiers et notaires se sont joints, jeudi 31 mai, aux magistrats en grève dans tout pays depuis le 28 mai, pour soutenir un avocat pris à partie par des forces de l’ordre, selon des sources syndicales.

Les magistrats ont décidé de la « cessation de toutes activités sur l’ensemble du territoire national » pour protester contre l’agression, le 22 mai, à Doba, dans le sud du pays, d’un avocat et de ses clients par des forces de l’ordre, a expliqué le président du syndicat des magistrats du Tchad, Allarakete Sanengar. Les professions libérales judiciaires (avocats, huissiers et notaires) ont suivi, cessant leurs activités jusqu’au 6 juin, selon un communiqué de presse.

Les représentants de ces professions libérales ont envoyé une lettre ouverte au chef de l’État, Idriss Déby, pour « dénoncer les multiples agressions dont sont victimes les acteurs judiciaires ». Ils prévoient également une « marche pacifique […] si le gouverneur et le commandant de la gendarmerie de Doba ne sont pas relevés de leurs fonctions ».

Un avocat pris pour cible

Le 22 mai, l’avocat Me Doumra Manassé s’était dit victime de tirs par des gendarmes sur sa voiture, alors qu’il transportait trois de ses clients relaxés qui ont ensuite été bastonnés et emmenés dans les locaux de la gendarmerie de Doba.

Une équipe du ministère de la Justice est arrivée lundi matin dans cette ville. « Il faudra attendre la fin de la mission pour tirer les responsabilités de cet incident et que les sanctions tombent », avait indiqué le ministre de la Justice, Djimet Arabi.

Le Tchad connaît par ailleurs depuis lundi une grève de la fonction publique massivement suivie, bloquant hôpitaux, écoles et ministères. Les fonctionnaires réclament le paiement de leurs primes et indemnités.

(Avec AFP)