Tunisie: le désarroi des migrants chassés à Sfax et transférés vers les frontières
À Sfax, dans l’est de la Tunisie, des centaines de migrants chassés de leur logement ou effrayés par les violences des dernières nuits se sont réfugiés devant une mosquée de la ville, où ils attendent une solution à cette crise. D’autres ont été transportés dans des zones désertiques à la frontière libyenne et algérienne par les autorités tunisiennes selon les témoignages, et livrés à leur sort.
C’est devant la mosquée Sidi Lakhmi, au centre-ville de Sfax, qu’Ousmane, originaire de Guinée-Conakry, a trouvé refuge jeudi 6 juillet au matin, après avoir été chassé par le propriétaire de son logement deux jours plus tôt. « On a pas le choix, il faut qu’on vienne ici, qu’on reste en groupe. Parce que si tu restes quelque part en nombre insuffisant, ils peuvent tomber sur vous, on vous blesse », explique-t-il.
Dans l’après-midi, la délégation régionale de Sfax est venue apporter de l’eau et des sandwichs à ces hommes et femmes regroupés. Un geste de solidarité qui apaise temporairement Sidide, un Ivoirien de 30 ans : « C’est des gens de bonne volonté qui viennent distribuer des choses. Sinon, il n’y a pas d’association qui vienne ici. » Il ajoute que quelques Tunisiens viennent apporter leur aide aussi.