Yakham Mbaye sur la décision de Macky : » Feu Tanor avait raison… »
Peu avant un tête-à-tête avec Emmanuel Macron à l’Élysée, fin juin, en marge du Sommet pour un nouveau pacte financier tenu à Paris, Macky Sall a eu un entretien de 45 minutes avec Yakham Mbaye, le directeur général du Soleil. C’est ce dernier qui en fait la révélation ce mardi dans un article paru dans son journal et intitulé «Feu Tanor avait raison…», en écho à la décision du chef de l’État, annoncé ce lundi soir, de ne pas briguer un troisième mandat.
L’ancien secrétaire d’État confesse avoir senti lors de l’audience que Macky Sall était perché «sur d’autres altitudes». D’abord Yakham Mbaye, d’après sa confession, se heurtait à la ferme volonté de son interlocuteur ne pas parler politique alors que lui, partisan du «troisième mandat», essayait de l’entraîner sur le terrain de la prochaine présidentielle, d’autant que le chef de l’État, en le recevant, se réjouissait «de retrouver ‘(son) soldat en forme, plein d’allant’».
«Mais le plus ‘inquiétant’ fut qu’il n’émit à mon endroit, aucune sonorité porteuse de harangues du genre : ‘Est-ce que tu es prêt ?’, ‘C’est l’heure du combat !’, ‘Les gens doivent se déterminer’», admet le journaliste. Qui souligne qu’à la place, Macky Sall parlait philosophie, l’invitant «à réfléchir à haute voix sur la vie, ses facettes saines, les déchirures qu’elle charrie et les joies qu’elle procure».
En prenant congés de son hôte, Yakham Mbaye a relevé que le président de la République s’était volontairement éloigné «des champs de la politique». D’autant que, souligne le DG du Soleil, en le raccompagnant Macky Sall prononça «un bout de phrase qui (le) doucha : ‘Nous devons être fiers de ce que nous avons accompli pour notre pays. Et nous ne laisserons personne le brûler’».
Malgré ces signaux Yakham Mbaye reconnaît qu’il était «à mille lieues de penser, encore moins de croire, à ce qu’il allait dire ce lundi 3 juillet». «Ou bien peut-être que je refusais d’admettre ce que je venais de décrypter (…) de cet homme trop souvent singulièrement impénétrable», corrige le journaliste. Qui, toutefois, en arrive à la conclusion que feu Ousmane Tanor Dieng avait raison en déclarant : «Personne ne sait ce qui se passe dans la tête d’un chef d’État.»