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Naufrage de migrants en Grèce: neuf Égyptiens arrêtés, soupçonnés d’être des passeurs

Neuf personnes de nationalité égyptienne soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées ce jeudi 15 juin en Grèce, après le naufrage d’un bateau de migrants au large des côtes grecques qui pourrait avoir fait des centaines de morts.

Parmi les neuf personnes figure le capitaine de l’embarcation vétuste et surchargée qui a chaviré avant de couler, entrainant la mort d’au moins 78 personnes, selon un bilan officiel. Selon la source portuaire, le bateau de pêche avait quitté l’Égypte à vide avant d’embarquer des migrants à Tobrouk, une ville portuaire de l’est de la Libye, et il faisait route vers l’Italie.

Les personnes arrêtées à Kalamata, le port de la péninsule du Péloponnèse où ont été acheminés les rescapés, sont soupçonnées de « trafic illégal » d’êtres humains, selon l’agence grecque ANA.

Crainte d’un bilan beaucoup plus élevé

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a dit « redouter que des centaines de personnes supplémentaires » se soient noyées « dans l’une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée en une décennie ». Le porte-parole du gouvernement grec, Ilias Siakantaris, avait déclaré mercredi que des informations non confirmées faisaient état de 750 personnes à bord du chalutier. Deux patrouilleurs, une frégate de la marine, trois hélicoptères et neuf autres navires continuaient à inspecter les eaux à l’ouest des côtes du Péloponnèse, l’une des zones les plus profondes de la Méditerranée.

La cour suprême grecque a par ailleurs ordonné une enquête pour déterminer les causes du drame qui a choqué la Grèce, accusée depuis des années de refouler des migrants en quête d’asile dans l’UE.

Un deuil national de trois jours a été décrété, interrompant la campagne électorale en vue du scrutin législatif du 25 juin. Mais certains journaux ne cachaient pas leur colère face à ce nouveau drame touchant des migrants. Le quotidien de centre gauche Efsyn affichait ainsi en Une et en six langues ce simple mot : « Honte ! ». À Athènes et Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, quelque 5 000 personnes sont descendues dans les rues, selon la police, arborant des slogans tels que « Le gouvernement et l’Union européenne tuent » et « Non à la forteresse Europe. Solidarité avec les réfugiés ».