LA CHRONIQUE DE MLD: Macky Sall, Sonko et la troisième voie…
C’est un truisme de dire que le Sénégal est plongé dans l’impasse. Cet imbroglio politico- judiciaire autour d’un dossier sulfureux implicant un homme politique majeur empoisonne l’atmosphère depuis plus de deux ans avec des ramifications sociales et économiques inestimables.
Il semble que les acteurs politiques n’en ont cure malgré les dégâts collatéraux notamment en terme de pertes en vies humaines.
Cette bipolarisation écrasante Macky Sall/ Ousmane Sonko nous coûte cher en ce qu’elle a fini de diviser profondément ce pays qui nous mobilise au quotidien.Leur Mortal Combat proclamé sur tous les toits n’est point une bonne nouvelle pour la démocratie et notre vivre-ensemble du moins dans la tournure tragique que semble prendre cette séquence de l’Histoire politique mouvementée du Sénégal.
C’est dans ce contexte délétère et tendu que la thèse de la troisième voie est de plus en plus agitée. Une probabilité rendue plausible par l’extrémisme dont font montre les deux camps politiques antagoniques.
L’électeur lambda peut en définitive choisir par lassitude un autre candidat aussi charismatique et aussi percutant que ces deux acteurs qui , ironie de l’Histoire, ne sont même pas sûrs de faire partie du Top départ qui sera donné pour acter la présidentielle de février 2024.
Pour des raisons diverses, le Président de la République et son intrépide challenger se castagnent par Feddayins interposés tout en n’étant même pas sûrs d’être éligibles le moment venu.
Après Macky, Sonko, Khalifa, Karim et Idrissa Seck est-ce le désert ?
Même pas d’autant que des profils intéressants pointent le bout du nez pour matérialiser cette noble image d’une présidentielle symbolisant la rencontre d’un homme politique ambitieux et son peuple.
C’est le cas de Boubacar Camara Kamakh, Mamadou Lamine Diallo, Abdourakhmane Diouf, Déthié Fall, Abdoul Mbaye, Pape Djibril Fall, Malick Gakou…
Le problème majeur pour ces hommes politiques pourtant crédibles et assez populaires, c’est qu’ils ne pourront compter sur aucun appareil pour bousculer la hiérarchie et les pronostics. Ce qui restera une véritable faiblesse dans leur stratégie de séduction d’un électorat exigeant, versatile et assez avisé.
Au regard de ce qui précède, devrait- on conclure que les 17 millions de Sénégalais sont finalement otages de Macky et de Sonko ?
Rien n’est moins sûr tant leur écrasante hégémonie étouffe quelque part l’atmosphère et empêche pratiquement toute autre alternative du moins pour le moment.
C’est quelque part toute la tragédie d’un pays pratiquement suspendu aux desiderata de ces deux principaux animateurs du débat public.
CHRONIQUE HEBDO PARUE DANS LE QUOTIDIEN L’INFO