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Législatives en Thaïlande: le roi un sujet tabou?

En Thaïlande, les bureaux de vote viennent de fermer ce 14 mai. L’opposition caracole en tête des sondages pour ces législatives, pour la première fois depuis les grandes manifestations pro-démocratie, qui avaient secoué le pays en 2020, avec cet objectif : réformer la monarchie et le statut de quasi-divinité du roi Maha Vajiralongkorn. Quel rôle a joué cette revendication dans la campagne électorale ?

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Le roi n’est plus tout à fait un sujet tabou en Thaïlande depuis que des milliers de jeunes sont descendus dans la rue il y a trois ans. Ils réclamaient une réforme de l’article 112 du Code pénal qui punit d’une peine de prison de trois à 15 ans quiconque diffame, insulte ou menace la famille royale.

Depuis, plus de 200 militants ont été inculpés pour crime de lèse-majesté… même une fillette de 15 ans a été arrêtée en mars dernier pour avoir critiqué le monarque. Mais la détermination avec laquelle le Premier ministre Prayut Chan-Ocha a étouffé le mouvement dans la rue n’a pas découragé ceux qui réclament une refonte de la monarchie.

Celui qui incarne cette bataille s’appelle Pita Limjaroenrat. Ce diplômé de Harvard âgé de 42 ans est devenu le visage d’une Thaïlande qui tourne le dos à un système jugé favorable à l’armée et la monarchie. Son parti « Move Forward » ou « Aller de l’avant » pourrait faire carton plein chez les jeunes et menacer la « victoire écrasante » que recherche l’autre parti de l’opposition, le Pheu Thai du clan Shinawatra.