Trafic de drogue : « le banquier » du réseau Caliweed passé à tabac pour avoir piqué dans la caisse
Ce réseau de livraison de drogue à domicile a développé une image sympathique auprès de ses consommateurs franciliens, notamment en faisant appel à des designers pour la promotion de ses produits. Mais c’est aussi une organisation criminelle capable d’utiliser la violence pour défendre ses intérêts.
S’il utilise les mêmes méthodes de promotion que l’économie légale, le réseau Caliweed reste fidèle aux méthodes traditionnelles des voyous pour maintenir la discipline. Un jeune homme de 29 ans en a fait la douloureuse expérience. Il avait été embauché par les dealers comme « banquier de l’argent de la drogue » entre juin 2020 et janvier 2021. Casier vierge et titulaire d’un bac pro comptabilité, il a le profil du poste. Son boulot consiste à se rendre sur le parking du centre commercial Vélizy 2 (Yvelines) pour collecter l’argent des livreurs qui sillonnent toute la région afin d’y vendre du cannabis et de la cocaïne. Quand la somme atteint les 50 000 euros, il doit remettre les billets à un collecteur qui s’occupera de le faire parvenir au commanditaire.
Le 8 janvier 2021, les événements dérapent. Alors qu’il rentre dormir chez sa grand-mère dans le XIIIe arrondissement de Paris, des hommes l’attendent et le passent à tabac. Ses agresseurs prennent la fuite et laissent l’employé inconscient sur le trottoir. Ces gros bras ne seront jamais identifiés, mais ils seraient missionnés par le grand patron de Caliweed, surnommé, « 50 » ou « le Gros ». Ce baron de la livraison de cannabis est aujourd’hui réfugié au Maroc et tient ses affaires d’une main de fer. « Le garçon voulait se payer un salaire sur la recette », précise une source proche de l’affaire. Inacceptable pour ce réseau très organisé, où les fautes professionnelles se payent cash.