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Mondial 2022: le Qatar, un minuscule émirat qui voit et se voit grand

Le Qatar accueille la Coupe du monde de football dans quelques jours, l’occasion pour le petit État du Golfe de faire tourner à plein régime son soft power et d’éloigner les regards de sa réputation souvent négative. Cette capacité d’influence, pour peser sur la scène régionale et mondiale, va bien au-delà du sport.

« Le sport est un élément clé de notre ADN », affirmait en septembre dernier l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani. À peine est-on installé dans l’avion effectuant Paris-Doha que le football s’invite en cabine : ce sont les joueurs de l’équipe nationale qui réalisent les consignes de sécurité diffusées sur les écrans de Qatar Airways. Depuis l’aéroport, agrandi pour recevoir plus d’un million et demi de supporters du monde entier, soit un tiers de la population du pays, jusqu’au centre de la capitale, la dizaine de kilomètres est parsemée de drapeaux et de messages de bienvenue dans toutes les langues. Les étals du souk Waqif rivalisent de produits arborant le logo du Mondial…

L’émirat n’a pas lésiné. Hôtels, fans zones, restaurants se préparent pour l’événement planétaire, loin des critiques et des appels au boycott. Cette Coupe du monde est la plus chère de l’histoire : 6,5 milliards de dollars ont été consacrés aux stades, dont le plus grand, Lusail, qui peut accueillir jusqu’à 80 000 spectateurs et autour duquel les ouvriers continuaient de travailler à quelque trois semaines du coup d’envoi.

Pour y accéder, un métro rutilant a été créé ; à l’intérieur des stations et des rames, tout est aux couleurs du Mondial ; des milliers d’agents sont postés chaque vingtaine de mètres pour renseigner les touristes à venir. Coût du projet, 36 milliards. Des chiffres à la hauteur des ambitions sportives du riche émirat, quatrième exportateur mondial de gaz en 2021 (après les États-Unis, la Russie et l’Australie).

RFI