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Une jihadiste américaine, ex-cheffe de bataillon de l’EI, condamnée à 20 ans de prison

Une jihadiste américaine, qui a été l’une des rares cheffes d’un bataillon féminin du groupe État islamique a écopé ce mardi d’une peine de 20 ans de prison. Allison Fluke-Ekren, 42 ans, avait plaidé coupable en juin dernier de « soutien matériel à une entreprise terroriste ».

Originaire du Kansas, jeune fille sans histoire, mariée dans une église méthodiste et mère de deux enfants, rien ne semblait destiner Allison Brooks à un tel parcours. Dans les années 90, l’américaine se remarie, décide de se convertir à l’islam et part s’installer en Égypte où commence sa dérive radicale.

En 2012, avec sa famille, elle rejoint la Syrie où son mari devient sniper pour le groupe État islamique. Durant son enfance à la ferme, Allison avait appris à manier les armes. Pendant huit ans et jusqu’en 2019, celle qu’on surnomme Oum Mohammed al-Amiriki apprend à plus de 100 femmes, parfois très jeunes, d’à peine 10 ou 11 ans, à manier des fusils d’assaut ou des ceintures d’explosifs. Les victimes, entraînées à tuer, ont subi un lavage de cerveau, a souligné le procureur.

« Je regrette profondément mes choix », a assuré cette mère de famille, en demandant « pardon à tous ceux ayant souffert de (ses) actes ». Mais « je n’ai jamais combattu moi-même », « je n’ai pas tiré une seule balle », a-t-elle insisté, les cheveux couverts d’un voile noir.

Abus physiques, psychologiques, émotionnels et sexuels

Dans un réquisitoire transmis à la juge du tribunal d’Alexandria, près de Washington, il est rappelé que la prévenue semait la terreur et qu’elle était capable des pires cruautés, y compris contre ses propres enfants – onze au total – qui subiront abus physiques, psychologiques, émotionnels et sexuels.  « Oum Mohammed al-Amiriki » était « devenue une impératrice de l’EI », a asséné le procureur Raj Parekh.

Une de ses filles, forcée à « épouser » un combattant de l’EI alors qu’elle n’avait que 13 ans, a expliqué lors de l’audience que sa mère était motivée par « un désir de contrôle et de pouvoir ». « Je veux que les gens sachent quel type de personne elle est », a ajouté Leyla Ekren avec beaucoup d’émotion : « elle m’a abandonnée à Raqa avec mon violeur ».

Dans un témoignage écrit livré au préalable, son fils Gabriel a jugé que sa mère était « un monstre » « inexcusable ». « Elle a le sang et la douleur de tous ses enfants sur les mains », a ajouté le jeune homme qui a assisté à l’audience sans prendre la parole.

Rfi