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L’indignation au Sénégal

Toujours plus de féminicides, toujours plus de violences faites aux femmes. De Dakar Actu à Senenews en passant par le Quotidien, quasiment tous les titres sénégalais s’inquiètent de nouveau ce matin d’un fléau qui ronge le pays. Le Quotidien choisit de donner un nom et un visage à ces chiffres alarmants. Il y a « Fatou Samb, 17 ans, enlevée sur le chemin de l’école, violée et tuée ». Il y a encore « Seynabou Ka Diallo, étranglée […] dont le corps a été enfermé dans une valise, jeté à quelques kms de l’université Gaston Berger de Saint-Louis ». « 28 femmes tuées au Sénégal en l’espace de 15 mois », ajoute Seneweb. Et pourtant il n’y a pas eu un mot des autorités à en croire Le Quotidien. « Durant cette semaine où les meurtres se sont succédé, aucune autorité, ministre de l’Intérieur, de la Justice ou de la Femme, n’a daigné réagir. » […] Même « le Président, si prompt à faire des tweets s’est abstenu de prendre la parole », déplore encore le journal sénégalais citant ensuite une chercheuse : « on envoie un message aux petites filles : vos vies ne comptent pas, s’il vous arrive quelque chose, l’État ne va pas vous protéger ».

Macky Sall, dont le silence persistant est dénoncé sur la question du troisième mandat

« Pour le respect de la Constitution ». Un collectif d’ONG lance dans Seneplus un appel solennel au président sénégalais. Appel repris également dans Koaci en Côte d’Ivoire. Dans cette lettre ouverte, une dizaine de personnalités et d’ONG sénégalaises dont la Ligue de défense des droits de l’homme, la Raddho ou encore Y’en A Marre exhortent Macky Sall à faire une déclaration publique, à renouveler ce qu’il écrivait précisément « page 165 »dans son ouvrage Le Sénégal au cœur – 2019 : « Me voici devant vous, en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat ». Dans le Quotidien, l’un des signataires, Alioune Tine explique sa démarche : « Le Sénégal est un pays qu’on regarde et qui doit montrer le chemin […] Le président doit respecter sa parole […] c’est extrêmement important pour la paix et pour la sécurité ». L’activiste inquiet car le « Sénégal n’est selon lui pas immunisé contre les crises et autres instabilités qui secouent toute la sous-région ».

Le troisième mandat, le combat qui mobilise également Wakat Sera

Centrafrique, Sénégal, même combat serait-ton tenté de dire ?

Le journal burkinabé ironise sur la position du président Macky Sall, rangé au rang de « suspect » dans cette affaire de troisième mandat. Mais Wakat Sera rappelle l’article 27 de la constitution sénégalaise. Il « stipule que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs » et rappelant aussi qu’en son temps « l’opposant Macky Sall marchait contre la tentative de mandat de trop du président Abdoulaye Wade ». Dans ce même article Wakat Sera vilipende davantage encore le président Touadéra, le chef de l’État centrafricain. « L’Archange est sur le point de se brûler les ailes par le feu de l’enfer du troisième mandat. Il a accroché à sa ceinture le scalp de dame Danièle Darlan ci-devant présidente de la cour constitutionnelle en attendant de dépecer la constitution ». Le quotidien burkinabé espérant pour conclure que « le continent » tourne « la page des longs règnes qui ne lui ont créé que des ennuis et des… coups d’Etat militaires ! »

A la une également de la revue de presse, la situation dans l’Est de la RDC

« Robert Wood n’y est pas allé par le dos de la cuillère »Actualité.cd satisfait de la prise de position du diplomate américain auprès des Nations unies. Il a reconnu « le rôle du Rwanda dans la résurgence du M23 ». Le journal en ligne congolais le citant : « Nous appelons les acteurs étatiques à cesser de soutenir ces groupes, notamment l’aide apportée par les forces de défense rwandaises au M23 ». Une prise de position, « une reconnaissance », selon Tina Salama la porte-parole du président congolais qui appelle à des sanctions du Conseil de sécurité contre Kigali alors que sur le terrain selon le site de référence en RDC « les combats entre les FARDC et le M23 se sont intensifiés hier dans le territoire de Rutshuru ».

  •  RFI