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Des navires européens sont restés 5 mois sans pêcher dans les eaux sénégalaises, faute de licence. Un dossier qui a atterrit à la commission de l’Union européenne qui a confirmé hier, qu'un fonds de l'UE ne peut pas être utilisé pour aider ces bateaux qui ont eu du mal à obtenir une licence du Sénégal. Une situation qu’ils sont vécu durement. Pour la commission, il faut chercher les moyens d’obtenir une compensation du Sénégal qui n’a pas renouvelé les contrats à temps.
La Commission européenne (CE) a confirmé hier qu'elle ne sera pas possible d'apporter une aide du Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l'aquaculture (FEMPA) aux navires paralysés au Sénégal pendant cinq mois parce que Dakar n'a pas accordé de licences pour pêcher dans ces eaux. «L'analyse interne à la Commission européenne est terminée. Il est clair pour les juristes que la FEMPA ne peut être utilisée pour indemniser les pêcheurs dans ce cas précis», a déclaré Céline Idil de la direction générale des affaires maritimes et de la pêche de la Commission européenne, lors d'un débat au sein de la commission de la pêche de l'Eurochambre. Pour elle, c’est le Sénégal qui doit être amené à indemniser les victimes de cette situation. Car, si l'activité de la flotte communautaire qui pêche au Sénégal dans le cadre de l'accord de pêche entre Dakar et les vingt-sept a été paralysée pendant cinq mois, c’est en raison du refus des autorités sénégalaises de délivrer les licences correspondant à 2022, malgré le fait que les pêcheurs avaient payé. «L'intention de l'Union européenne est de mettre les Sénégalais face à leurs responsabilités et de voir quelle compensation nous pouvons recevoir d'eux», soutient-elle. Lui emboitant le pas, l'eurodéputé PP Gabriel Mato a jugé l'intervention de la Commission européenne «décevante, une fois de plus», regrettant qu'il est «clair que la Commission ne veut accorder aucun type de compensation aux opérateurs de l'Union européenne qui ne pourraient pas sortir pour pêcher». Poursuivant, il dénonce le «refus provocateur des autorités sénégalaises» de délivrer des licences. Et il invite les autorités européennes à agir, car pour lui, la solution à cette affaire est «politique». Non sans souligner que le service juridique du parlement européen considère qu'il est possible de recourir à la FEMPA. Pour lui, trouver une solution est d’autant plus urgente que si les bateaux concernés ne reçoivent pas l'aide, ils vont devoir fermer boutique. «Parce qu'au cours des cinq premiers mois où ils ont été arrêtés, ils ont accumulé des pertes de plus de 213 000 euros par navire», a-t-il expliqué. Se demandant quelle est la «responsabilité» de la Commission lorsqu'un pays tiers comme le Sénégal ne respecte pas l'accord de pêche signé avec l'Union européenne. «Pour avoir un secteur (de la pêche) résilient, nous devons avoir une Commission convaincue qu'elle veut soutenir son secteur et, dans ce cas, nous ne le verrons jamais», a-t-il déclaré.
Pourquoi le Sénégal avait refusé de délivrer des licences ?
Il y a quelques mois, l’ancien ministre Alioune Ndoye avait expliqué pourquoi le Sénégal n’avait pas renouvelé lesdites licences. «Aucun bateau de l’Union européenne n’est sur les côtes sénégalaises depuis cinq mois», avait-il déclaré en fin mai dernier, cité par le Soleil. «De la même manière que je contrôle les bateaux sénégalais que je contrôle aussi leurs bateaux. Quand je vois que les contrats qu’ils veulent signer, le Sénégal n’en profite pas, je ne leur accorde pas de licence. C’est pourquoi, depuis le mois de janvier (2022), je n’ai pas encore renouvelé les licences des bateaux de l’Ue», a expliqué l’ancien patron du département de la pêche. D’après le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, s’il en est ainsi, c’est parce qu’il y a des parties dans les conventions où ils ne sont pas encore tombés d’accord.
L'info