Entretien avec l’Administratrice générale du Fongip : Thérèse sans fard
L’Administratrice générale du Fongip, par ailleurs maire de la commune de Diarrère dans la région de Fatick, a, entre deux réunions, pris le temps de répondre aux questions du journal Le Quotidien en rapport avec l’actualité du pays.
Y’aurait-il une action dont vous êtes particulièrement fière depuis que vous êtes à la tête du Fongip ?
C’est une question un peu complexe, dans la mesure où, depuis ma nomination le 4 novembre 2020, nous avons engagé une dynamique globale de repositionnement du Fongip, pour davantage capter les financements innovants dans un contexte de relance de notre économie. Je dois quand même dire que la diversification des sources de financement, notamment avec le programme Emplois, transformation économique et relance (Eter) et le Programme d’appui à l’accélération industrielle, à la compétitivité et à l’emploi (Paaice), respectivement financés par la Banque mondiale et la Bad, pour assurer une bonne couverture de la garantie des Pme/Pmi et porteurs de projets sénégalais fortement éprouvés par la pandémie du Covid-19, mérite d’être relevée.
C’est pourquoi, depuis ma prise de service, nous avons réussi à engranger des résultats fort appréciables. Sur cette période, 3 milliards 805 millions 259 mille 945 F Cfa ont été investis en termes de garantie, ce qui a permis de mobiliser 7 milliards 95 millions 545 mille 777 F Cfa de crédits bancaires. Un tel investissement a eu aussi comme résultat la création et la consolidation de 3389 emplois.
Pour ce qui est du refinancement, 750 000 000 F Cfa, mobilisés sous forme de prêts, ont permis aux Sfd de financer à hauteur de 2 milliards 46 millions 126 mille 390 F Cfa, pour toucher 10 237 bénéficiaires finaux dont 8154 femmes, et créer 11 299 emplois.
Dans votre actif, il y a votre second mandat à la tête de la commune de Diarrère. Quelles sont les perspectives ?
Vous me permettrez d’abord de réitérer encore toute ma gratitude aux populations de Diarrère, pour nous avoir renouvelé leur confiance. Nous avons engagé le second mandat sous le sceau de la continuité et du renouveau, surtout dans un contexte de territorialisation irréversible des politiques publiques.
La continuité, pour dire que nous allons renforcer les actions entamées, notamment en termes d’élargissement du réseau d’électrification des villages, d’accès à l’eau, aux infrastructures, etc., en somme aux services sociaux de base.
Le renouveau, c’est de considérer que pour faire de Diarrère une commune émergente, il faut qu’elle soit le réceptacle de la mise en application de politiques publiques à la base. Un Plan de développement local (Pdl) pourrait être, à cet effet, le cadre fédérateur de toutes les interventions en faveur du développement de notre commune.
Les Législatives ont donné une majorité très relative à Benno à l’Assemblée. Pensez-vous que votre camp pourra gouverner le pays sans difficultés dans cette configuration politique ?
Le Peuple sénégalais s’est exprimé par la voie des urnes et avec maturité, le 31 juillet, comme cela se fait dans notre pays depuis plusieurs décennies. La passion, normale, remarquée durant la campagne, n’a pas un seul instant entaché le bon déroulement du scrutin. Les résultats ont aussi été acceptés par toutes les parties prenantes. Il faut s’en féliciter et féliciter tout le peuple sénégalais.
Notre coalition, Benno bokk yaakaar, reste majoritaire à l’Assemblée nationale, même si une nouvelle configuration réduit notre marge habituelle, mais cela ne perturbe pas un seul instant notre sommeil. Nos élus sont suffisamment outillés pour la défense des intérêts des populations et imbus des valeurs de la République pour avoir une présence digne de ce nom à l’Hémicycle.
Tout le contraire de la presque totalité de ces «nouveaux» députés, devant plus leur mandat à un contexte qu’à des programmes pertinents et convaincants proposés aux populations.
A l’épreuve des faits, vous vous rendrez compte très rapidement que rien ne freinera la marche vers l’émergence fixée par Son Excellence Macky Sall, président de la République.
Que pensez-vous du nouveau gouvernement dirigé par Amadou Ba. Le pensez-vous suffisamment outillé pour remporter le combat contre la vie chère ?
Je félicite et encourage ces hommes et femmes choisis pour composer l’équipe de notre camarade et grand-frère, le Premier ministre Amadou Ba.
Le chef de l’Etat leur a fait confiance pour traduire très vite en actes ses ambitions pour le pays et le bien-être des Sénégalais.
Sur la cherté de la vie, les propositions faites dans les divers secteurs, à l’issue des concertations conduites par le chef du gouvernement, fondent un réel espoir. Reste à tout faire vite pour que le quotidien des populations le ressente.
Que pensez-vous de l’attitude de Mme Mimi Touré et sa révolte contre sa famille politique ?
C’est une attitude regrettable qui traduit des ressentiments pour un strapontin espéré et finalement non obtenu. Il est impossible de faire la différence entre cette réalité, bien triste il faut encore le dire, et tous les autres arguments brandis çà et là.
Vos confrères font d’ailleurs bien de rappeler que son propos a été autre, pendant tout le temps qu’elle bénéficiait de la confiance du président de la République, aux postes respectifs de ministre de la Justice, Première ministre, présidente du Cese et Envoyée spéciale.
Il est dommage de faire ce constat, si on sait qu’elle n’a pas été forcément plus méritante que ces hommes et femmes, ô combien nombreux, dont l’engagement aux côtés du Président Macky Sall a été sans faille, enlevés de leurs postes ou jamais nommés, sans qu’on ne les ait jamais entendus. Voilà des exemples de discipline de parti que j’aime saluer.
A une époque, on vous a entendue préconiser un 3ème mandat pour le Président Macky Sall. Etes-vous toujours dans cette logique ? Qu’est-ce qui pourrait justifier cela à vos yeux ?
Je maintiens ma position. Je soutiens sans réserve un deuxième quinquennat de Son Excellence Macky Sall, président de la République.
Quel est votre sentiment sur la mise en place d’une structure parallèle à l’Ams des élus de Yewwi ?
La nouvelle association de Yewwi ne peut pas concurrencer l’Ams. Cette dernière, pour rappel, est une structure qui dépend du ministère des Collectivités territoriales et regroupe tous les maires du Sénégal, toutes obédiences confondues. Yewwi est dans la diversion. Leur association ne peut pas avoir une reconnaissance, ni nationale ni internationale.
Que pensez-vous du Nemekou Tour de Ousmane Sonko et des remous que cela crée ?
Sonko est toujours dans la diversion et la provocation, qui sont ses démarches politiques. Nous ne sommes pas surpris de le voir précipiter son tour du pays, pour faire oublier son dossier avec Adji Sarr dont la presse a recommencé à parler. Son jeu est compris de tout le monde.
Il veut encore faire dans la provocation et se positionner en victime, comme d’habitude. Il devra se rappeler toutefois que ce pays a des lois à resp
ecter par tout le monde. Il ne peut y échapper. Et les garants de ces lois savent quoi faire et quand.
Propos recueillis par Mohamed GUEYE
mgueye@lequotidien.snFacebookTwitterLinkedin