OUSMANE SONKO ASSUME SES PROPOS ET LANCE SA CAMPAGNE«A tous ces moralisateurs,…vos leçons, vous pouvez vous les garder»
Ousmane Sonko persiste dans ses propos à l’endroit du président République selon lesquels «Macky Sall a un problème avec la Casamance». Dans une déclaration, dimanche, après la célébration de la Tabaski, le président de PASTEF a remis sur le tapis le mystère qui entoure encore la mort des deux jeunes tués à Bignona et Ziguinchor, lors des manifestations du 17 juin 2022. Mais, le maire élu de Yewwi Askan Wi n’a pas raté son entrée dans la campagne pour les Législatives du 31 juillet 2022.«À tous ces moralisateurs qui profitent de ma sortie pour ruer sur les médias et décréter des propos d’une extrême gravité, je leurs dis : vos leçons, vous pouvez vous les garder.» Ousmane Sonko ne retire rien des propos jugés ethnicistes qu’il a prononcés à l’endroit du Président Macky Sall, lors de la présentation de condoléances des leaders de Yewwi Askan Wi aux familles de Abdoulaye Diatta et Idrissa Goudiaby. Deux jeunes décédés, respectivement, à Bignona et à Ziguinchor, au cours des manifestations du vendredi 17 juin dernier.
«Macky Sall a un problème avec la Casamance, que ça plaise ou pas, je le dis»«Je persiste que Macky Sall a un problème avec la Casamance parce qu’un président de la République ne doit pas se conduire ainsi nulle part dans ce pays. Mais il se trouve que ça devient assez répétitif en Casamance», réaffirme Sonko. «Nous ne l’acceptons pas, nous le dénonçons. Je maintiens tout ce que j’ai dit. Macky Sall a un problème avec la Casamance, que ça plaise ou pas, je le dis», insiste-t-il avisant que ce jugement pourrait être revu si le chef de l’Etat changeait son fusil d’épaule. Mais, «pour le moment, je le maintiens intégralement et entièrement.»Le maire de Ziguinchor en a profité pour préciser à l’endroit de ses détracteurs le sens de ses propos. «Je n’ai pas besoin de vos leçons, si vous n’avez pas le courage de dénoncer ces dérives, extrêmement graves, et qui ont fini de créer un malaise général en Casamance, ayez au moins la pudeur de vous taire. Je n’ai pas de leçons à recevoir de vous», clarifie le président de PASTEF, qui appelle à faire la part des choses.
«Quand je parle de Casamance, c’est au-delà de l’ethnie. Seuls les ignares pensent que la Casamance rime avec une ethnie. Cette stigmatisation des Casaçais se manifeste par un ciblage des arrestations dans les manifestations, à Dakar et ailleurs où les forces de l’ordre se permettent de traiter les ressortissants de Casamance de rebelles. Et pourtant, personne ne s’est indigné», soutient-il.«Nous dénonçons comme je l’aurais dénoncé si cela s’était passé dans une autre partie du Sénégal»Mais, le membre de YAW en profite pour faire une mise au point. «Ceux qui soutiennent le projet ethniciste contre moi n’ont qu’à déchanter parce que je suis cosmopolite. J’ai des parents partout au Sénégal et je suis à l’aise partout où je vais. Donc, sachez que personne ne peut me mettre en mal avec les Sénégalais», prévient-il. Et de clamer : «Nous dénonçons comme je l’aurais dénoncé si cela s’était passé dans une autre partie du Sénégal parce que mon ambition, ce n’est pas de diriger la Casamance, mon ambition c’est d’être président de la République. Ces pratiques dont des Casamançais sont en train de vivre, je les aurais dénoncées si ça concernait les Foutankés, les Baol-Baol ou les Saloum-Saloum ; je les aurais dénoncées avec la même vigueur, sinon beaucoup plus», martèle Sonko, qui dénonce la rétention des corps des défunts Diatta et Goudiaby.
«A Bignona, le procureur refuse de donner le corps, qui est gardé par la Gendarmerie. Et, ils refusent de donner le genre de mort. A Ziguinchor, ils ont prétendu avoir fait une autopsie pour conclure à une mort par arme blanche. Les familles ont souhaité faire la contre-expertise, ce que la loi leur permet», explique-t-il, relevant toutefois que l’expert choisi par les avocats, le «2e meilleur expert balistique au Sénégal, selon lui, n’a pas été retenu par le procureur pour procéder à «une contre-expertise de l’autopsie», avance-t-il, soulignant que les familles des défunts ne peuvent pas encore faire leur deuil.«La majorité à l’Assemblée nationale nous permettra de contrôler la gestion de tous les secteurs d’activité et de nos ressources déjà vendues»«Nous vivons la fête de Tabaski dans l’émoi à cause des décès de Bignona et de Ziguinchor. Nous partageons la peine des familles», dit-il, ajoutant que «le procureur de Ziguinchor a kidnappé les dépouilles. Il a rejeté le médecin légiste choisi par la famille pour la contre-expertise alors qu’en matière de contre-expertise, il n’a pas la prérogative de proposer un spécialiste. Il a préféré envoyer une note à l’Ordre des médecins pour commettre un expert».
Mais au-delà, Sonko est contre la stigmatisation. «Si des forces de l’ordre arrêtent des individus lors des marches et les qualifient immédiatement de rebelles de la Casamance, il y a pas plus visible comme forme de stigmatisation des Casamançais.»Par ailleurs, selon Sonko, le Président Macky Sall envisage de postuler à un troisième mandat. «Il ne fait plus l’ombre d’un doute, vous avez vu qu’il vient de commettre un cabinet américain, à qui il paie des milliards, des impôts des Sénégalais, pour aller faire son lobbying auprès des Institutions internationales, des Chancelleries étrangères, des présidents étrangers, des milieux d’affaires internationaux (…) pour les convaincre de valider sa troisième candidature», avance-t-il, mettant en garde contre des «lendemains sombres, et ces lendemains sont assombris par la boulimie du pouvoir de Macky Sall». Aussi appelle-t-il à prévenir cette situation en donnant la majorité à l’opposition à l’issue du scrutin du 31 juillet 2022.«Nous demandons un taux de participation exceptionnel. La majorité à l’Assemblée nationale nous permettra de contrôler la gestion de tous les secteurs d’activité et de nos ressources déjà vendues. Ça sera une opposition responsable qui ne bloquera pas le pays mais ce sera une opposition qui encadrera les pouvoirs du Président Macky Sall.» Ce sera, selon lui, une manière de dire «non et stop à cette instrumentalisation d’un de nos rares acquis, la cohésion sociale», conclut-il.
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