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REVELATIONS DU RAPPORT AMNESTY 2017/2018 :«Le procès de Khalifa Sall réuni tous les critères d’un procès inéquitable»

Le rapport 2017/2018 d’amnesty International sur la situation des droits humains rendu public hier fait état d’une régression des droits humains en afrique et dans le monde de façon générale. selon le directeur exécutif d’amnesty inter – national/section sénégal, seydi Gassama, le rapport relève l’instrumentalisation de la justice qui s’acharne sur des personnalités ciblées comme Khalifa sall.

L’affaire Khalifa Sall figure en bonne place dans le rapport 2017/2018 d’Amnesty International sur la situation des Droits humains. Selon Seydi Gassama, les droits de l’homme sont de plus en plus menacés dans le monde. Pour le cas du Sénégal, indique-t-il, beaucoup de griefs sont soulevés par rapport à l’instrumentalisation de la justice. Pour asseoir cette thèse, il cite l’acharnement dont est victime le maire de Dakar à l’instar de nombreux responsables de l’opposition. De l’avis de Seydi Gassama, «le rapport dénonce le caractère ciblé des poursuites que Macky Sall initie dans sa traque contre les personnes coupables de détournement de deniers publics ou de corruption. Ce sont des poursuites ciblées qui ne visent que les gens situés dans le camp de l’opposition. Nous pensons que ces poursuites devraient concerner tous les Sénégalais, quel que soit le camp où elles se trouvent, les personnes devraient faire l’objet d’un audit. Mais, il est totalement inacceptable de poursuivre les personnes d’un seul camp. Le procès de Khalifa Sall réunit tous les critères d’un procès inéquitable. On a noté un acharnement sur lui. D’abord, le procès est mené à pas de charge, c’est comme si on veut tout faire pour le condamner de façon définitive avant l’élection présidentielle de 2019. D’ailleurs, toutes les garanties qui lui permettent de bénéficier de liberté provisoire lui ont été refusées. Alors qu’il y a eu des jurisprudences de cas où des gens ont cautionné des biens pour obtenir la liberté provisoire. A cela, s’ajoute la question de son immunité parlementaire qu’on lui a déniée et ensuite reconnue avant de la lever, sans pour autant en tirer les consé- quences». En outre, le rapport fait état de l’ampleur de la violation des droits humains. «Au cours de l’année dernière, on a constaté une véritable régression des droits humains en Afrique, mais dans le monde de façon générale. Et notre pays ne fait pas exception. Par rapport à l’année dernière, nous avons continué à enregistrer des décès dans les lieux de détention. Aujourd’hui, il y a au moins quatre personnes qui sont décédées dans les locaux de la police ou de la gendarmerie», renseigne Seydi Gassama qui indique que tous ces décès restent impunis. «Pour certains décès, on nous a dit que les détenus se sont suicidés ; ce qui nous semble totalement invraisemblable. Parce qu’un détenu est supposé être surveillé par des gardes, donc dire aux Sénégalais qu’une personne s’est suicidée dans un commissariat de police ou dans une brigade de gendarmerie est totalement inacceptable. On ne peut pas accepter que ces deux corps se dédouanent en invoquant le suicide. La thèse de suicide est réfutable et nous demandons que des enquêtes soient menées et que les agents coupables soient traduits en justice», affirme le patron d’Amnesty International/Section Sénégal. Il relève dans le même registre beaucoup de cas d’usage excessif de force. «A Touba par exemple, deux personnes ont été blessées par balle par la police. Il y a également beaucoup d’atteintes à la liberté de manifester que ce soit en période électorale, à la veille des élections législatives 2017 avec les restrictions imposées aux partis politiques à manifester dans le centre ville de Dakar. Des mouvements sociaux comme le mouvement anti Ape, le mouvement des jeunes Khalifistes qui ont voulu exprimer des voix dissidentes ont été empêchés de manifester, matraqués et parfois placés en détention», dénonce Seydi Gassama qui soutient par ailleurs que les droits de l’imam Alioune Badara Ndao (présume terroriste) ont été violés. «D’autant qu’il a été malade plusieurs fois et on l’a privé des soins dont il avait besoin», déclare le patron d’Amnesty International.

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