Deux morts lors des manifestations en Équateur
« Les manifestations s’asphyxient et mettent l’alimentation en danger », titre Expreso. « Mettent l’alimentation en danger », parce que « les prix de divers produits ont augmenté, et certains sont introuvables dans plusieurs provinces » explique le journal.
« S’asphyxient », parce que les forces de sécurité utilisent des lacrymogènes : en Une du journal, des militaires séparés des manifestants par la fumée des gaz. Des gaz aussi utilisés dans l’Université centrale d’Équateur, où des centaines de manifestants s’y sont installés depuis lundi, rapporte El Universo : des hommes, des femmes et des enfants qui étaient en train de danser pour fêter la fête inca de l’Inti Raymi, a dénoncé la Confédération des nationalités indigènes, la Conaie. De son côté, la police a de nouveau affirmé « agir dans le strict respect des droits humains » après la mort d’un manifestant, rapporte Expreso. En tout, deux manifestants ont perdu la vie ce mardi, précise le journal.
Mais si le journal parle de manifestations qui « s’étranglent », c’est aussi, selon le journal, au sens de « n’avancent pas ». Selon Expreso, le chef de la Conaie Leonidas Iza « remet à plus tard une solution au chaos national par la voix de la négociation ». Le président Lasso, explique El Comercio, « a accepté la médiation » mise en place par « 300 organisations de la société civile ». Mais de son côté, rapporte Expreso, « Leonidas Iza a annoncé qu’il n’accepterait pas les appels au dialogue “d’organisations dénuées de toute légitimité ” et a signifié au gouvernement une série de conditions » : baisse de la répression, fin de l’État d’urgence, et, précise El Universo, la démilitarisation d’un parc et de la Maison de la culture pour tenir une assemblée populaire.
Violences et revendications légitimes
La presse semble avoir du mal à comprendre l’attitude de la Conaie : El Comercio parle d’un pays « au point mort », et d’une capitale (Quito) « soumise à un agenda politique », avec un Leonidas Iza qui demande aux manifestants de ne pas être violents alors que, selon journal, dans les faits « c’est une tout autre histoire ». Même inquiétude devant la violence d’El Mercurio, qui précise aussi que « les revendications du peuple indigène sont légitimes et que ses dem andes sont celles de la grande majorité de la population ».
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Pour autant, « ils privent les gens de leur droit à travailler pour récupérer de la pandémie », estime El Universo. « Le pays n’appuiera pas un départ forcé du président, le président doit terminer son mandat, comme prévu, en 2025 », martèle El Mercurio.
Assassinats au Mexique : mort de trois hommes, dont deux jésuites
Au Mexique, deux jésuites et un homme ont été assassinés : l’homme, poursuivi par des tueurs, cherchait refuge dans l’église d’une communauté indigène de Chihuahua, raconte Excelsior. « Les jésuites du Mexique ne se tairont pas devant la violence qui frappe les plus pauvres du pays », a dit le père Luis Moro, responsable provincial de la Compagnie de Jésus au Mexique, pendant la cérémonie religieuse qui s’est tenue hier, rapport El Universal. Les assassinats ont été condamnés par diverses organisations, rapporte Jornada, mais aussi le Sénat, qui exige que « la justice enquête et punisse les coupables ».Excelsior affirme que « selon plusieurs témoignages, le groupe de tueurs était dirigé par El Chueco, du groupe criminel Gente Nueva, associé au Cartel de Sinaloa ».
El Chueco« ravage depuis des années la région, provoquant la fuite de centaines d’habitants », écrit le journal. De nombreux assassinats lui sont imputés. « Tuer est devenu facile pour certaines personnes dans ce pays », écrit l’éditorialiste d’El Universal, qui titre sur « le sacrifice ultime des deux jésuites qui aidaient les pauvres » : « Des lâches il y en a beaucoup, mais des gens comme le père Joaquin Mora et le père Javier Capos, il n’y en a pas tant que ça ».
En Colombie, Timochenko endosse la responsabilité de plus de 20 000 enlèvements
En Colombie, Rodrigo Londono Echevery, plus connu sous le nom de Timochenko, l’ancien chef de la rébellion des Farc, a assumé la responsabilité de 20 000 enlèvements. « J’espère que la société et particulièrement les victimes pourront nous pardonner », a espéré le porte-parole des Farc, repris par El Tiempo, alors que ces crimes allaient « à l’encontre des valeurs et des principes qui étaient censés inspirer notre lutte ». Ce mardi 21 juin, c’était la première journée des audiences publiques, devant les victimes, la société colombienne et la juridiction spéciale pour la paix, « audience-clé dans le processus de réconciliation du pays, mais aussi dans la recherche de la justice » souligne El Tiempo.
Pour El Espectador, « ce qui a été peut-être le plus important ce mardi, c’est que les victimes de séquestration ont pu prendre la parole ». Des victimes qui, explique El Tiempo, se disent, dans l’ensemble, satisfaites de ce que les six anciens chefs des Farc ont dit ce mardi. Mais « il faut qu’ils parlent de tous les cas, et qu’ils disent la vérité sur chacun d’entre eux », expliquait à la fin de l’audience l’avocat Daniel Vargas, de la Commission colombienne de juristes. Particulièrement dans le cas de ceux qui n’ont toujours pas été retrouvés
Toutinfo.net avec RFI