RELANCE ECONOMIQUE &CREATION D’EMPLOIS : Le projet ETER veut mettre l’accent le numérique 
ECONOMIE : Le gouvernement du Sénégal et la Banque mondiale ont procédé hier, à la présentation du rapport : « Sénégal numérique et croissance inclusive : Une transformation technologique pour plus d’emplois de qualité » et du Projet Emploi, Transformation et Relance Économique (ETER). Les deux parties ont convenu de mettre l’accent sur la digitalisation des entreprises, toute taille confondue, en vue d’accroitre la productivité et créer des emplois décents et durables pour les jeunes.
Directeur des opérations de la Banque mondiale au Sénégal, Nathan Belete, l’économiste en Chef de la Région Afrique pour la Banque mondiale, Albert Zeufack, les auteurs du livre et le vice-président du Club des investisseurs du Sénégal, Victor Ndiaye ont donné un large aperçu du Projet Emploi, Transformation et Relance Économique (ETER). Selon eux, le projet Emploi, Transformation Économique et Relance (ETER) vise « à favorise la transformation numérique de l’économie sénégalaise pour accélérer la compétitivité́ des micros, petites et moyennes entreprises, formelles comme informelles et la création d’emplois à travers l’accès aux technologies et aux compétences, et la promotion de la compétitivité́ au niveau des filiales, appuyé́ par des partenariats public-privés et un meilleur accès au financement ». « Le livre recommande que le gouvernement s’appuie sur ses politiques existantes pour assurer une disponibilité́ plus rapide d’une infrastructure numérique abordable pour tous. Mais ce n’est pas suffisant. Le livre recommande que le gouvernement mette également en œuvre des incitations ciblées pour promouvoir l’utilisation de meilleures technologies ainsi que des politiques visant à réduire les fractures numériques qui se creusent parmi les entreprises et les ménages », a expliqué Mark A.Dutz, un des auteurs du livre : «Sénégal numérique et croissance inclusive : Une transformation technologique pour plus d’emplois de qualité ».
Albert G. Zeufack
ALBERT G. ZEUFACK : « LE FUTUR DU TRAVAIL EN AFRIQUE SERA LE NUMERIQUE »
« Ce rapport fournit beaucoup d’informations et de données sur l’utilisation du numérique par les ménages et les entreprises », a souligné en écho, le secrétaire général du ministre de l’Économie, de la coopération et du plan, Aliou Ndiaye, pour qui le numérique est un facteur d’amélioration de la productivité. Le représentant d’Amadou Hott a salué cette réflexion menée par la Banque mondiale dans une démarche participative avec tous acteurs de l’écosystème du numérique. « Les recommandations vont permettre de booster l’économie pour l’amener vers l’émergence », a assuré Aliou Ndiaye, rappelant que le PAP2A fait du numérique la pièce maitresse de la transformation structurelle de l’économie sénégalaise en quête de l’émergence. « Je ne suis pas surpris de la pertinence du diagnostic », a encore indiqué le secrétaire général du ministre de l’Économie, de la coopération et du plan. Il table sur une contribution de 10% du numérique dans le Produit Intérieur Brut, avec le Projet Emploi, Transformation et Relance Économique (ETER).
Directeur des opérations de la Banque mondiale au Sénégal, Nathan Belete a pour sa part estimé qu’« avec les capacités technologiques du Sénégal, le Projet Emploi, Transformation et Relance Économique (ETER) peut doper la croissance », signalant que ce programme implique des agences clefs comme le FONSIS, FONGIP, DER.FJ et ADEPEME.
Pour Albert G. Zeufack, économiste à la Banque mondiale, le numérique peut être une source de création d’emplois et accroitre la productivité en Afrique. « Ce livre qui se concentre sur les potentialités technologiques du Sénégal est un travail innovant. Nous espérons qu’il sera répliqué dans d’autres pays du monde », a-t-il suggéré. « Le futur du travail en Afrique sera numérique. Le futur du travail en Afrique se fera par l’utilisation massive du numérique pour accroitre la croissance et la productivité », a certifié Albert G. Zeufack, économiste à la Banque mondiale.
LE DEFI DU SENEGAL EST DE CREER 300 000 FRANCS CFA
Selon lui, le défi du Sénégal est de créer plus d’emplois de qualité pour lutter contre la pauvreté. « Le défi du Sénégal est de créer 300 000 emplois pour an », a-t-il fait remarquer, non sans déplorer la faiblesse de l’utilisation de l’Internet des objets (IDO) dans l’agriculture, le commerce et l’agroalimentaire, qu’on peut utiliser sans compétences numériques.
« ETER est un projet novateur, créé par les équipes de la Banque mondiale et celles du ministère de l’Économie, du plan et de la Coopération dans une approche pragmatique de mutualisation des programmes pour accélérer de la productivité », a reconnu, Victor Ndiaye, vice-président du Club des investisseurs du Sénégal.« L’un des handicaps du secteur informel est la faible productivité », a souligné M. Ndiaye du cabinet Performances Group et contributeur dans le rapport. « Pour répondre aux problèmes structurels et conjoncturels de l’économie, le gouvernement et la Banque mondiale ont mis en place un projet ambitieux pour l’emploi et la productivité appelé : ETER. Diverses chaines de valeurs sont concernées quelques soit la taille de l’entreprise », a-t-il rappelé. « Le projet veut promouvoir la digitalisation des chaines de production, le commerce électronique et e paiement électronique », a encore expliqué, Victor Ndiaye, vice-président du Club des investisseurs du Sénégal.
Pour lui, « la question clef, c’est d’avoir des solutions dont les gens ont besoin ».
VICTOR NDIAYE : « L’OFFRE REVEILLE LA DEMANDE »
De l’avis du patron du cabinet Performances Group, au Sénégal on vit beaucoup de paradoxes. « Ont produits beaucoup d’ognons sans être autosuffisant. On produit beaucoup d’arachide, tandis que nos huileries n’ont pas de matières premières. On produit beaucoup de peaux, au même moment, nos deux tanneries dont l’un a fait faillite n’ont pas de peaux », a déploré Victor Ndiaye, indiquant que l’objectif de ce projet ETER est de faire circuler l’information en faisant rencontrer l’offre et la demande. « L’offre réveille la demande », a insisté M. Ndiaye. « Je suis persuadé que dans quelques années, il y aura beaucoup de plateformes numériques dans tous secteurs, financiers, logistiques, énergétiques. La question c’est comment impulser cette demande. L’enjeu, c’est le premier marché. Elon Musk ne saurait jamais se lancer s’il n’y avait pas les premières demandes de la Nasa. Ces premiers marchés sont l’impulsion des futurs champions en Afrique », a soutenu Victor Ndiaye.
Selon lui, le projet ETER doit entrer en cohérence avec les politiques publics. « Il suffit d’avoir une vision assez claire de ce qu’on peut faire », a-t-il déclaré, en conclusion, non sans indiquer que 22 filières qui « gagnent » ont été identifiées par le ProjetEmploi, Transformation et Relance Économique (ETER).
Mamadou SARR