LA CHRONIQUE DE MLD IN LE QUOTIDIEN L’INFO Gana Guèye : la camisole de la polémique…
Le dossier Idrissa Gana Guèye a fini de prendre les contours d’une affaire d’Etat sur fond de conflit culturel. Ce dossier dépasse largement le simple refus par le joueur sénégalais de porter le maillot arc-en ciel lors d’un match de foot. Il est plus profond que cela surtout que l’analyse des éléments de langage usités de part et d’autre est intéressante à plus d’un titre. Quand le Président Macky Sall accepte de monter au créneau pour soutenir Gana Guèye et demander le respect de ses convictions religieuses, son homologue français Emmanuel Macron lui, estime que l’homophobie frappe, discrimine et rejette, promettant par ailleurs de poursuivre le combat aux côtés des victimes. Il y’a donc un certain hiatus entre les propos et ce dialogue de sourds traduit un malaise dans notre perception du monde. Finalement on a l’impression que les mots intolérance, discrimination ou rejet n’ont pas le même sens selon qu’on soit en France ou en Afrique. Un malentendu d’ordre sémantique visiblement fait à dessein et entretenu pour tancer vertement les « récalcitrants » comme Gana qui auraient l’ « outrecuidance » d’invoquer leur foi religieuse pour ne pas s’aligner à l’ordre établi.
La puissante et très réseautée communauté LGBT en a marre de se faire toute discrète et tient à s’affirmer à juste raison. Il y’a apparemment un nouvel agenda pour cela. Le hic, c’est que cette croisade pertinente contre l’homophobie initiée du reste au nom du respect des droits humains et du droit à la différence ne devrait jamais se faire en piétinant les fortes croyances religieuses des milliards de terriens qui ne soutiennent pas ladite cause. Et dans l’affaire Gana Guèye, le brillant milieu défensif du Paris Saint-Germain a été tout simplement violenté voire scié par la France du football pour avoir invoqué la clause de conscience en refusant de porter le maillot arc-en ciel lors du match Montpellier-PSG.
Les réactions des instances dirigeantes du foot hexagonal sont pour le moins disproportionnées : Gana a été sommé de réaliser une vidéo en arborant le maillot-polémique. Il n’y a pas à dire ; on veut juste lui faire porter cette camisole de force. Au pays des libertés et des lumières, cela fait franchement désordre de tomber à bras raccourcis sur quelqu’un qui n’a que le « tort » de manifester ces convictions religieuses. Gana devrait faire sienne cette vérité de l’Italienne Rita Levi Montalcini Nobel de médecine : » N’ayez pas peur des moments difficiles. Le meilleur naît de là. » Il ne faut pas chercher loin pour trouver les causes de la regrettable attitude des dirigeants du foot. Avec la toute-puissance d’un sport-business happé par le soft-power, l’argent et la politique, les joueurs de haut niveau ne sont que des captifs des temps modernes. C’est ce qui explique les faits suivants :
Nampalys Mendy et Cheikhou Kouyaté ont été rabroués par leurs dirigeants pour leur soutien affiché à Gana. Ismaila Sarr a dû supprimer son message pro-Gana.Watford, club de Sarr a été géré pendant longtemps par Elton John, un gay mondialement connu qui s’assume. Autant dire que ce dossier est autrement plus complexe et l’histoire récente nous renseigne que l’Occident avait déjà mené d’autres combats controversés comme celui du port du voile islamique Tchador. C’est clair comme l’eau de roche : Dans un tel contexte de nerfs à vif, Gana Guèye ne peut plus vivre en France, il n’y sera jamais en sécurité. Il doit vite trouver un accord avec son club pour une résiliation de son contrat à l’amiable. L’Angleterre, la Perfide Albion, lui tend déjà les bras.Gana qui intéresse Tottenham mais aussi son ancien club Everton, devrait rapidement goûter aux délices de la délivrance surtout qu’au plus fort de cette affaire aux allures de secousse tellurique, son coach Pochettino et le Top Management l’ont proprement lâché en le jetant en pâture à la terrible vindicte populaire. Une attitude qui a tout l’air d’une discrimination qui ne dit pas son nom car Gana n’est pas Messi, Neymar ou Sergio Ramos. Cette indignation sélective n’honore pas cette douce France qui a la mission historique de se racheter au nom d’un humanisme inclusif et mobilisateur.