INSECURITE ALIMENTAIRE :Les départements de Matam, Kanel, Ranérou et Goudiry ont faim
NUTRITION : Pauvreté chronique et insécurité alimentaire sont le quotidien des populations des départements de Matam, Kanel, Ranérou et Goudiry. La révélation est du responsable du secteur « Développement humain » au Bureau régional de la Banque mondiale, au Sénégal, en Mauritanie, en Gambie, en Guinée-Bissau et au Cabo Verde.
« Nous le savons, les départements de Matam, Kanel, Ranérou et Goudiry font face à une pauvreté chronique et une forte vulnérabilité, induites par les chocs climatiques », a révélé le responsable du secteur « Développement humain » au Bureau régional de la Banque mondiale, au Sénégal, en Mauritanie, en Gambie, en Guinée-Bissau et au Cabo Verde, Rebekka Gun, lors du Conseil national de la sécurité alimentaire, tenu hier. « Des études ont montré que les ménages dans ces départements sont exposés au risque de se trouver dans une situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle récurrente », a-t-elle poursuivi. D’où l’importance, selon elle, pour le gouvernement du Sénégal de disposer de systèmes de protection sociale capables d’atténuer fortement, ce risque dans le cadre d’une stratégie de lutte contre la pauvreté et de renforcement de la résilience des populations à long terme. « Avec le Registre national unique, (RNU), les transferts monétaires et les réseaux de mise en œuvre sur le terrain, le Sénégal a une expérience solide et à grande échelle de la mobilisation des outils de protection sociale pour la réponse aux chocs », a souligné, le responsable du secteur « Développement humain » au Bureau régional de la Banque mondiale, au Sénégal, en Mauritanie, en Gambie, en Guinée-Bissau et au Cabo Verde.
« Dans un contexte où les ménages sont fragilisés par la récurrence des chocs, qu’ils soient d’ordre économiques ou climatiques menace le risque d’une forte montée des prix en lien notamment avec la guerre en Ukraine ; il apparait important de compléter les modalités de réponse actuelle par des interventions de réponse mises en œuvre de façon précoce et sur une durée plus longue », a-t-elle suggéré, reconnaissant que le Sénégal dispose d’un large registre social et d’une grande expérience dans le déploiement de programmes de transferts monétaires notamment par paiements mobiles.
« Ce sont deux atouts importants permettant d’envisager un système de protection sociale adaptatif complet qui combine à la fois des programmes de transferts monétaires visant à soutenir les ménages chroniquement pauvres mais qui puisse être étendu en cas de chocs sur la base de critères et de protocoles définis à l’avance pour permettre une réponse rapide », a indiqué Mme Gun, non sans assurer le soutien de la Banque mondiale à l’État du Sénégal dans les reformes prioritaires du système de protection sociale et la transformation structurelle du secteur agricole du Sénégal pour atteindre les objectifs de lutte contre l’insécurité alimentaire, condition nécessaire pour la croissance économique inclusive visée par Plan Sénégal Émergent.
Mamadou SARR