Elections locales en Guinée: journée de vote dans le calme et l’indifférence
En Guinée, quelque six millions d’électeurs étaient appelés aux urnes ce dimanche 4 février pour des élections municipales. Quelque 30 000 candidats sont en lice pour les sièges de conseillers municipaux des 342 mairies du pays. Le dépouillement a commencé et la CEPI, la commission préfectorale indépendante, calcule le taux de participation. Mais visiblement, les Guinéens ne se sont pas rués dans les bureaux de vote.
Il n’y avait pas de grande affluence dans les bureaux de vote que RFI a visités cet après-midi à Conakry. La fièvre électorale, contrairement aux premières heures de la matinée, n’était pas au rendez-vous cet après-midi. Il n’y avait pratiquement pas de files d’attente devant les bureaux de vote.
Quelques électeurs rencontrés sur place devant les bureaux ont affirmé qu’ils venaient juste accomplir leur devoir civique et allaient vaquer à leurs occupations habituelles.
Dans certains bureaux, les scrutateurs somnolaient alors que d’autres achevaient un mégot de cigarette dans la cour d’une école, et dans certains cas, représentants des partis politiques ou de candidats indépendants avaient tout simplement plié bagage, a pu constater notre correspondant dans la capitale.
Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo aux urnes
Le président guinéen Alpha Condé gardait pourtant l’espoir dimanche matin, après avoir voté au centre-ville de Conakry, que les Guinéens sortiraient plus nombreux pour élire leurs conseillers municipaux. Il a demandé à ses militants de rester mobilisés pour refuser la fraude. « Nous ne souhaitons pas la fraude et si cela arrivait, il faudra qu’on résiste comme on l’a toujours fait », a-t-il dit.
Dans le camp d’en face, le chef de l’opposition Cellou Dalein Diallo a quant à lui estimé qu’il s’agissait déjà d’« une grande victoire pour l’UFDG et pour l’opposition guinéenne qui s’est battue pendant sept ans pour que se tiennent enfin ces élections locales ».
Quelques tensions
Dans quelques quartiers de Conakry et ailleurs à l’intérieur du pays, des échauffourées ont éclaté soit à cause de vote abusif par procuration, soit parce que des personnes s’estimant influentes sont arrivées sur les lieux et ont essayé d’imposer des contres ordres aux ordres déjà en vigueur.
C’est le cas notamment de Beyla dans l’extrême-est du pays, à Gueckédou, Faranah et enfin à Lambanyi. Et dans la commune de Dixin, à Conakry, un chef de quartier détenteur de centaines de procurations prêtes à être utilisés dès la tombée de la nuit a été démasqué par un groupe d’électeurs.
Avec rfi