HAMED DIANE SEMEGA, HAUT COMMISSAIRE de L’OMVS : « Les 3 pays ont gagné près de 1000 milliards en 20 ans grâce à Manantali »
ECONOMIE : Le haut-commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a révélé que les trois pays membres (Sénégal, Mali, Mauritanie) ont gagné en tout près 1000 milliards de FCFA en 20 ans grâce à l’hydroélectricité du barrage de Manantali. Hamed Diané Séméga est revenu également sur les potentialités du fleuve Sénégal.
Dans le détail, le haut-commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), Hamed Diané Séméga a indiqué que le Mali a gagné environ 635 milliards, le Sénégal 350 milliards et la Mauritanie 150 milliards. « Je compare l’électricité au sang dans le corps humain. Si vous n’avez pas d’électricité, penser se développer est une illusion. Or, par la mise en œuvre des projets d’infrastructures de production d’électricité, l’OMVS accroît donc le potentiel de développement. Nos pays ont gagné près de 1000 milliards en 20 ans grâce à Manantali. Le Mali a gagné environ 635 milliards, le Sénégal 350 milliards et la Mauritanie 150 milliards. Nous produisons de l’électricité pas chère », a assuré l’ancien ministre malien.
En perspective du Forum mondial de l’eau prévu à Dakar du 21 au 26 courant, le haut-commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), Hamed Diané Séméga s’est exprimé sur les potentialités du fleuve Sénégal, mais aussi sur son apport sur l’économie des pays concernés. « Vous avez des potentialités minières dont leur exploitation économique dépendra de la navigation. Par exemple, le tourisme va se développer avec la mise en œuvre du volet navigation. Il y a aussi la densification des échanges commerciaux parce que des villes comme Podor, comme Matam qui sommeillent pourtant, qui dans un passé récent, étaient des villes vigoureuses, retrouveront leur dynamisme d’antan. Sans parler de la ville de Saint Louis où le fleuve se jette dans la mer », a souligné M. Séméga.
UN POTENTIEL DE 408 000 HECTARES POUR L’AGRICULTURE IRRIGUEE
Poursuivant, le haut-commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), Hamed Diané Séméga a mis en avant les potentialités agricoles des deux rives du fleuve. « Il y’a aussi un grand potentiel agricole avec l’agriculture irriguée. Nous avons un potentiel de 408.000 hectares aménagés aujourd’hui sur lesquels nous avons aménagé environ 212.000. Sur ces 212.000 hectares il y’a environ 120.000 hectares qui sont exploités principalement entre le Sénégal et la Mauritanie », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, il s’est réjoui des efforts très rigoureux qui sont en train d’être faits dans les programmes nationaux pour valoriser cette eau du bassin du fleuve Sénégal au service de l’agriculture irriguée. A ce propos, Hamed Diané Séméga a estimé que pour une autosuffisance alimentaire grâce au fleuve, il faut juste mieux gérer l’eau, une ressource qui est malheureusement en danger, à ses yeux.
Ainsi, a-t-il alerté sur la raréfaction de l’eau avec le changement climatique et les comportements des hommes. « Vous avez les destructions systématiques de certains cours d’eau comme la Falémé avec l’orpaillage. La Falémé qui occupe 20 à 25% des apports d’eau, est menacée de disparition à cause de l’orpaillage anarchique et d’autres comportements de l’homme. Les têtes de source sont en danger parce que les populations procèdent à des déforestations massives », », a-t-il averti.
Abdoulaye DIAO