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INDUSTRIALISATION DU SENEGAL :  Après le Sud, L’ONUDI annonce la création de l’Agropole Nord

ECONOMIE : Après la création de l’Agropole Sud, l’Agropole verra bientôt le jour. L’annonce est du représentant de l’ONUDI. Christophe Yvetot a également évoqué les conséquences économiques et sociales de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Face à Mahmoud Ibra Kane, hier à l’émission JDD, Christophe Yvetot se dit en « accord avec le gouvernement du Sénégal pour commencer à développer l’Agropole Nord ».  En effet, la création des Agropoles est la nouvelle stratégie d’industrialisation du Sénégal du gouvernement. « Il s’agit d’une étude de faisabilité que nous allons mener. Cela peut paraitre abstrait, mais en gros, c’est une étude que va mener une équipe d’à-peu-près dix personnes avec des compétences nationales et internationales, qui va voir quels sont les besoins et quels sont les blocages », a expliqué Christophe Yvetot.  « À partir de là, il s’agira de mettre en place tout un plan d’activités pour réussir cette indépendance notamment dans le domaine du riz, mais aussi tout ce qui est élevage avec ses dérivés comme : le cuir, lait, viande, et les produits maraichers », a poursuivi le diplomate de l’ONUDI.

 Par ailleurs, Christophe Yvetot a signalé que ses services ont déjà trouvé des partenaires financiers en ce qui concerne le riz.  « Pour ce qui est du riz, nous avons déjà des partenaires comme la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissement (BEI), et le Japon », a-t-il assuré.

Concernant, les autres agropoles, le diplomate a ajouté que « nous allons peut-être innover parce que nous allons faire venir tous les partenaires dont le G50 et tous les partenaires au développement du Sénégal, le secteur privé et tous les ministères concernés pour avancer ensemble. » Dans cette lancée, il garantit que « Le Sénégal ne manque pas de partenaires ». « Il y a beaucoup de fées autour du berceau », a-t-il certifié. 

INVASION DE L’UKRAINE : 200 MILLIONS D’EMPLOIS MENACES

Interpellé sur les probables conséquences économiques de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Christophe Yvetot estime que près de 200 millions d’emplois sont mis à risque par cette crise. « Aussi, à peu près 100 millions de gens sont replongés dans la pauvreté alors que nous étions dans un mouvement de sortie de pauvreté », informe M. Yvetot.  « Cette situation, alors que nous étions en début de reprise post-Covid, va avoir aussi un impact sur la situation économique et peut-être sociale dans beaucoup de pays », a-t-il déploré. Selon lui, c’est une mauvaise nouvelle pour le développement industriel mondial.  « Y a un renchérissement des coûts des matières premières et notamment énergétiques, mais aussi des denrées alimentaires tirées des céréales. Il est clair que cela peut porter atteinte à l’économie. Mais, en même temps cela renforce peut-être l’analyse que nous avions faite lors de la crise Covid : C’est que les pays comme le Sénégal et beaucoup de pays africains doivent justement accélérer leur transition vers beaucoup plus d’autonomie, beaucoup plus de productions locales pour fournir les biens et les services dont ils ont besoin au niveau national », a précisé le représentant résidant de l’ONUDI, au Sénégal, Gambie, Cap Vert et Guinée-Bissau. « Ceux qui ont un secteur industriel plus diversifié s’en sortent mieux. Les pays dans lesquels, il y a des entreprises les plus grosses s’en sortent mieux parce qu’ils ont réussi à réorienter leurs productions. Par exemple, les entreprises textiles qui ont commencé à fabriquer des masques ou des entreprises qui fabriquaient de l’alcool, qui se sont mises à faire des gels. Donc, il y a des entreprises qui ont cette agilité. Mais, celles qui souffrent, évidemment, ce sont les Petites et moyennes entreprises (PME) qui sont souvent informelles. C’est le cas au Sénégal puisque pratiquement 95% du tissu économique est informel », a souligné M. Yvetot.

Abdoulaye DIAO