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DR AKINWUMI ADESINA, PRÉSIDENT DE LA BAD« L’Afrique ne peut pas soumettre sa sécurité sanitaire à la bonne volonté d’autrui »

Le président du groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina, a déclaré que la plus importante leçon à tirer de la pandémie de Covid-19 pour l’Afrique est la nécessité de mettre en place un mécanisme de protection contre les chocs extérieurs, en particulier dans les domaines de la sécurité sanitaire et financière.«Investir dans la santé, c’est investir dans la sécurité nationale », a déclaré Dr Adesina. Selon lui, «l’Afrique ne peut pas se permettre de confier la sécurité sanitaire de ses 1,4 milliard de citoyens à la bonne volonté d’autrui. »Le président de la Banque a affirmé que le continent aura besoin de 484 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour faire face aux impacts socio-économiques de la pandémie de Covid-19 et soutenir la reprise économique.

Dr Adesina a énoncé trois priorités stratégiques pour la mise en place d’un système de protection sanitaire en Afrique : construire des infrastructures sanitaires de qualité, développer l’industrie pharmaceutique du continent et accroître la capacité de fabrication de vaccins. Il a ajouté que la Banque africaine de développement prévoit d’investir trois milliards de dollars pour soutenir la capacité de production de produits pharmaceutiques et de vaccins en Afrique.Evoquant d’autres domaines critiques pour le continent, tels que la gestion de la dette, Dr Adesina a indiqué :

« La dette publique de l’Afrique, estimée actuellement à 546 milliards de dollars, représente le quart du Pib du continent et est supérieure au total combiné des recettes publiques annuelles qui s’élève à 501 milliards de dollars. »Dr Adesina a précisé que le Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du groupe de la Banque africaine de développement, a accordé 8,5 milliards de dollars de financement aux pays à faible revenu au cours des cinq dernières années.Appelant les dirigeants de l’Union africaine à soutenir fermement la 16e reconstitution des ressources du Fonds en 2022, Dr Adesina a indiqué qu’une restructuration du mode de financement du Fonds africain de développement lui permettrait d’aller sur les marchés de capitaux pour optimiser ses 25 milliards de dollars de fonds propres et ainsi lever 33 milliards de dollars supplémentaires pour financer les pays à faible revenu.

Le président du groupe de la Banque africaine de développement a rappelé aux dirigeants africains qu’ils avaient demandé que les droits de tirage spéciaux (Dts) du Fmi réalloués à l’Afrique soient canalisés vers la Banque africaine de développement, détenteur agréé de Dts. « Canaliser les Dts réalloués à l’Afrique vers la Banque africaine de développement sera très utile pour l’Afrique, car cela permettra d’exercer un effet de levier financier et aidera à recapitaliser d’autres institutions financières africaines, dont un grand nombre ont été créées avec le concours de la banque », a-t-il dit avant de réitérer ses appels en faveur d’un mécanisme africain de stabilité financière, afin de constituer des réserves de liquidités qui protégeront le continent contre les chocs financiers et économiques.

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