CAN 2021 : au bord du gouffre, comment l’Algérie en est arrivée là ?
Immense favorite à sa propre succession, l’Algérie se retrouve dernière du groupe E de la CAN 2021 après deux journées, derrière la Côte d’Ivoire, la Guinée Equatoriale et la Sierra Leone, et en ballottage défavorable pour la qualification. Autopsie d’une crise que personne n’avait vu venir.
Forte de sa série d’invincibilité et d’un match de préparation tranquillement survolé contre le Ghana (3-0), l’Algérie a débarqué au Cameroun en pleine confiance. Lors de leur première sortie pourtant, les Fennecs ont rendu une première période indigne contre la Sierra Leone (0-0), avant de tomber sur un Mohamed Kamara en état de grâce dans le but adverse durant le second acte. Les absences de Bennacer ou encore Zerrouki et la chaleur (le match était programmé à 13h) pouvaient alors faire office de circonstances atténuantes et étayer la thèse du premier match raté.
Manque de réalisme mais pas seulement
Plus difficile en revanche de trouver des explications au douloureux revers de dimanche contre la Guinée Equatoriale (0-1), qui met fin à une série d’invincibilité de 35 matchs. A part Zerrouki, les Vert alignaient leur équipe-type et le match avait lieu en soirée, sur une pelouse de Japoma certes très détériorée, mais du même genre que celle de Blida, qui n’a pas empêché les Algériens d’enchaîner les victoires ces derniers mois. Avec un double arrêt exceptionnel d’Owono, un sauvetage miraculeux d’Obiang devant son but, un improbable raté de Slimani ou encore deux buts refusés pour hors-jeu, la «malchance» ou «maladresse» évoquée par le sélectionneur Djamel Belmadi est bien réelle, mais on ne peut s’empêcher de penser que le mal est plus profond.
Belmadi – «moi je crois en mes joueurs»
Dimanche, combien d’actions dont il a le secret Riyad Mahrez a-t-il initié, combien de caviars Youcef Belaïli, si juste habituellement, a-t-il glissé ? Beaucoup trop peu… Cette Algérie reste pour l’heure méconnaissable dans le jeu et il va aussi falloir progresser sur ce point pour espérer passer. Les tenants du titre ont encore l’avantage d’être maîtres de leur destin et ils savent aussi qu’ils ont les moyens de battre la Côte d’Ivoire jeudi s’ils retrouvent leur football.
Mais c’est surtout dans les têtes que tout se jouera et ce qu’on a vu dimanche à ce niveau-là en fin de match, une fois menés au score, n’est pas forcément rassurant, avec une impression d’impuissance qui rappelle davantage la campagne cauchemardesque de 2017 que celle victorieuse de 2019… «On n’abandonne pas. Si c’est difficile de croire en nous en ce moment, moi je crois en mes joueurs», a martelé Belmadi en conférence de presse. Des mots dont le groupe va devoir faire son leitmotiv pour arracher la qualification.
Source : Livefoot