Economie

PROMOTION DU LAIT LOCAL: Thiès abrite un conclave, mardi prochain

TRIBUNE: « Le Nigéria et le Burkina Faso, environ engendrent 4 millions de litres des 129 millions de produits qui sont collectés, soit 3,1%. Ces deux pays qui semblent réaliser les meilleures performances ne collectent pas plus de 8% de leur production à des fins de transformation. La Mauritanie et le Sénégal, qui pour des volumes de production estimées à 365 millions et 180 millions, ne collectent respectivement que 21 et 14 millions, soit 5,8 et 7,8%… », selon FAO
Un conclave de 72 heures, c’est-à-dire, du 18 au 20 Janvier 2021, dans le contexte d’une concertation régionale pour le lancement d’une plateforme multiacteurs d’appui à la promotion du lait local en Afrique de l’Ouest et au Sahel, se tiendra dans la capitale du rail, Thiès, a appris, le journal agricole du Sénégal (LEJASENAM) et de ses supports numériques agricoles Rondelleplus Online et le www.rondelleplus.org , auprès des organisateurs.

Ainsi, sous la houlette de l’Association pour la Promotion de l’Élevage au Sahel et en Savane (APESS), le Réseau des Organisations d’Éleveurs et Pasteurs de l’Afrique, le Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs de l’Afrique de l’Ouest, la Campagne : « Mon Lait est Local » portée par l’APESS, le RBM, le ROPPA, et OXFAM, cette importante rencontre de Thiès sera en mixte, présentiel et virtuel. Selon le communiqué parvenu à la rédaction du journal agricole du Sénégal (LEJASENAM) et de ses supports numériques agricoles Rondelleplus et le www.rondelleplus.org , il est souligné que : « Le lait constitue un des cinq produits stratégiques retenus par la politique agricole régionale, l’ECOWAP, pour promouvoir la sécurité et la souveraineté alimentaire des populations de la communauté. L’importance et le rôle du lait dans le système agroalimentaire de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel ne sont plus à démontrer : Au plan économique, la production et la commercialisation du lait local procurent environ 20% des revenus des ménages des éleveurs et des pasteurs.

Au cours, des dernières années le lait a contribué à la densification du tissu économique de certains terroirs et zones péri urbaines à travers l’implantation de centres de collecte multi services et de mini laiteries qui ont permis la création de nombreux emplois au profit des jeunes et des femmes. On dénombre dans les principaux pays à vocation d’élevage des dizaines de mini laiteries dont une bonne partie vise à exploiter le potentiel de lait local de ces pays ; Au plan social, le lait local constitue un des socles de la cohésion des ménages de nombreuses communautés d’éleveurs et de pasteurs. Le lait appartient à la femme du pasteur, qui le gère pour satisfaire ses besoins et surtout ceux du ménage ; Une situation qui renforce sa position au sein de la famille. Cette position lui permet de faire du lait un produit essentiel pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle et partant renforcer la résilience du ménage aux chocs ». Toujours selon le communiqué et une note de la FAO qui date de 2016 :

« Cependant, crédité d’une offre régionale d’environ 5 milliards de litres, le sous-secteur laitier ouest africain et du Sahel est confronté à de nombreuses difficultés et contrariétés liées non seulement à une sous exploitation de son potentiel, mais aussi à la faible productivité de nos vaches laitières de race locale (1,5 à 2,5 litres par vache allaitante par jour). Bien que la région dispose d’un cheptel de ruminants de près de 400 millions de têtes, (environ 30% de celui de toute l’Afrique), la production domestique ne couvre pas les besoins sans cesse croissants des populations ». D’après le texte : « En effet, la demande régionale en produits laitiers connait une forte croissance sous le triple effet du boom démographique soutenu, de l’urbanisation et de l’amélioration du pouvoir d’achat d’une frange de plus en plus importante de consommateurs ; Moins de 5% de lait frais font l’objet de collecte par des unités de transformation (artisanales, mini laiteries, grandes laiteries) implantées dans la région. L’on note également que moins de 5% de lait frais font l’objet de collecte par les unités de transformation (artisanales, mini laiteries, grandes laiteries) implantées dans la région.

Le Nigéria et le Burkina Faso, environ engendrent 4 millions de litres des 129 millions de produits qui sont collectés, soit 3,1%. Ces deux pays qui semblent réaliser les meilleures performances ne collectent pas plus de 8% de leur production à des fins de transformation. La Mauritanie et le Sénégal, qui pour des volumes de production estimées à 365 millions et 180 millions, ne collectent respectivement que 21 et 14 millions, soit 5,8 et 7,8%. Une faible capacité de collecte qui est imputable à de nombreux facteurs au rang desquels deux méritent d’être mis en relief. Le premier facteur porte sur l’extrême atomicité de l’offre en lien avec le système de production animale dominant. Ce dernier est largement non sédentaire, même si le cheptel est concentré dans sept pays majoritairement sahéliens : Nigéria, Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad et le Sénégal.

Le second facteur concerne la faible protection dont fait l’objet le marché régional des produits laitiers ». Pour rappel, seul un des neufs principaux produits laitiers importés du marché international (le Yaourt) est rangé dans la 5ème bande tarifaire du TEC CEDEAO, à 35% de droit de douane. Et quatre autres produits, qui représentent plus de 80% des importations, constitués de différentes catégories de lait écrémé sont rangés dans la première catégorie à 5% de droit de douane. Bref, une faible protection du marché régional, n’incite pas les promoteurs à investir dans les filières laitières locales et encourage les importations dont la valeur monte chaque année à plus d’un milliard de dollars US. 
Par Amadou Tidiane Sow