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La chronique de Mame Gor NGOM : Touba, des symboles et des actes

Hier, c’était le 27 septembre 2021. Le 27 septembre 2019, l’image de Wade accompagné de Macky en mode réconciliation, devant le Khalife général des Mourides, à l’occasion de l’inauguration de la mosquée Massalikul Jinaane à Dakar, était épiée et commentée à satiété. Ils étaient nombreux à y voir un signe de réconciliation définitive qui ouvre grandement la porte à des retrouvailles de la famille libérale. Serigne Mountakha, dans son rôle de leader religieux charismatique, avait fait ce qu’il devait faire. Sur les « Itinéraires du Paradis » (Massalikul Jinaane), le Khalife ne pouvait pas rester insensible à des inimitiés entre un président et son prédécesseur venus prier et renforcer leur foi. Mais au-delà du symbole et des fortes images, il serait naïf et très tôt de s’extasier. Entre Wade et Macky, il y a un lourd contentieux, un lourd passif qu’une poignée de mains, qu’une entrevue, qu’un « tour » en voiture ne sauraient solder, pensions-nous. La marche des choses… libérales conforte cet état des faits. Deux ans après, le débat pour des retrouvailles se pose encore. Aussi Wade a-t-il profité du décès de Alioune Badara Cissé, pour remettre au goût du jour un vieux débat. A quelques mois d’élections locales de grande importance qui seront suivies de législatives et de la présidentielle en 2024, cet appel subtil vaut son pesant d’or. L’ex-président, véritable bête politique, cultive souvent l’imprévisibilité. Son attitude future, dépendra de ses intérêts du moment et de la posture de Macky. La radicalisation contre lui ou la compromission tout en nuances. Le constat actuel :  les réconciliations sont aujourd’hui au point mort.  Ce qui n’est pas une surprise. Serigne Bara Mbacké, le premier petit fils de Serigne Touba devenu Khalife, a été à l’origine d’une réconciliation entre Wade président et Macky président…de l’Assemblée nationale. On connaît la suite. Humainement, les retrouvailles entre Macky Sall et Abdoulaye Wade sont salutaires. Mais il est évident que le Sénégal ne se limite pas à ces deux hommes politiques, un père et son fils qui ont longtemps cheminé avant de se brouiller.

Foi et triomphe 

Il fallait élargir le champ de l’apaisement des cœurs. Et Khalifa Sall sans le vouloir, a bénéficié de ce vent, deux jours après le 29 septembre. Il a été libéré, après des mois d’emprisonnement. La main de Serigne Mountakha. Un acte décisif pour quelqu’un qui a, lui aussi, apporté sa pierre à la construction de l’édifice qui est sans doute une fierté pour Cheikh Ahmadou Bamba. Le saint homme, armé d’une foi inébranlable, d’une mansuétude incommensurable a su faire face aux oppresseurs. Il a triomphé. Il a pardonné. Il nous a montré que la foi peut soulever des montagnes. Massalikul Jinaane montre qu’il a été compris. La marée humaine à Touba le week-end dernier, est aussi un éloquent signe de reconnaissance à l’égard de Serigne Touba qui s’est sacrifié pour le triomphe de la vérité et pour la dignité de son peuple.

Le 27 septembre 2019, à Dakar, la foi avait triomphé sur les « Itinéraires du Paradis ».  De même que ce 26 septembre 2021 à Touba et partout dans le monde. Des dates triomphales qui se ressemblent et se multiplient. Elles se pérennisent. Loin des conjectures sociales et politiciennes. Loin des calculs opportunistes et des vaines prétentions.

L’info