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POUR EXIGER LE RESPECT DES ACCORDS DE 2014: Médecins et enseignants font front commun

Le système sanitaire va connaître de sérieuses perturbations à partir du 30 janvier prochain. Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) qui a mis en place un front avec le Cusems, va observer une grève de 72 heures à partir du 30 janvier pour exiger, à l’instar des syndicats d’enseignants, le respect des accords signés en 2014.

Le respect des accords signés en 2014 est devenu le leitmotiv des syndicats d’enseignants et de la santé. La jonction des syndicats de ces deux secteurs commence à prendre forme. On va vers l’embrasement dans les secteurs de la Santé et de l’Education dans les prochains jours. En effet, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) a mis en place, samedi, le front national des travailleurs pour l’équité et la justice sociale avec le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems). Le Sames dont le préavis de grève expire le 27 janvier a décidé de dérouler son premier plan d’actions. Ainsi, les médecins vont décréter une grève totale de 72 heures sur l’étendue du territoire à partir du 30 janvier. Auparavant ces blouses blanches vont participer à la marche nationale du 23 janvier, annoncée par le secrétaire général de la Cnts, Mody Guiro. Dans le plan d’actions des médecins figurent également : «Le boycott de toutes activités financées par le G 50, la centralisation des urgences et l’arrêt de la délivrance des certificats médicaux à partir du 6 février 2018». Le secrétaire géné- ral du Sames, Dr Boly Diop alerte sur les risques qui pèsent sur le système sanitaire sénégalais à cause du comportement du gouvernement du Sénégal. «Depuis mars 2014, bientôt quatre ans, c’est à dire plus de la moitié de la durée du mandat du président Macky Sall, son gouvernement est dans l’incapacité de faire respecter le protocole d’accord signé entre nos deux parties. Cet état de fait traduit une absence manifeste de volonté de respecter la parole donnée et les écrits signés», a dénoncé le Dr Diop. Il se désole du fait que mêmes les instructions du Premier ministre sur certains points des accords signés, se sont heurtées au refus catégorique des agents des ministères concernés. Quant à l’accord sur l’indemnité de spécialisation, s’offusque le secrétaire général du Sames, «il a été exécuté, selon leur bon vouloir, en l’accordant à certains spé- cialistes titulaires du DES et en le privant à d’autres titulaires du même diplôme, sans suite». Pour le reste des points de l’accord, selon Dr Diop, le gouvernement fait dans le dilatoire. «Sur le point crucial de l’injustice salariale dont sont victimes les cadres de la santé de la hiérarchie A spécial, le gouvernement joue au dilatoire en repoussant l’échéance depuis 2014 creusant par la même occasion cette injustice qu’il est censé corriger au nom du principe d’équité, de justice et de démocratie. Récemment, le président de la République a décidé le relè- vement de la bourse de spécialité de 150 000 F Cfa à 300 000 FCfa, preuve qu’il est conscient des problèmes du secteur de la santé», peste Dr Diop. «Les autres points de l’accord du 31 mars 2014 qui tardent encore à être matérialisés à savoir, le décret sur les heures supplémentaires, l’attribution de parcelles à usage d’habitation, le prêt DMC, le prêt équipement pour les nouveaux recrutés, et les points en discussion comme l’indemnité de logement et la retraite à 65 ans sont inscrits dans la même logique de dilatoire caractéristique du gouvernement comme c’est le cas avec toutes les organisations syndicales», regrette le Dr Diop. «Désormais, nous allons mener des unités d’actions avec le Sames. Donc, il y a une probabilité que le Cusems participe à la marche parce que le Sames est affilié à la Cnts. Il faut s’attendre également à chaque fois que le Sames aille en débrayage ou grève que le Cusems observe le même mouvement d’humeur et vice-versa», a précisé le chargé des revendications du Cusems, Aliou Gningue.

 

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