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DESENCOMBREMENT A OUEST FOIRE : Les riverains accusent la Direction du Cadre de vie de spéculation foncière

L’Association Action humaine pour le développement intégré (AHDIS) que dirige Amacodou Diouf et les habitants de Ouest Foire sont debout pour protéger leur quartier de la boulimie foncière, de la Direction générale du Cadre de vie et de l’Hygiène publique.

Le feu couve entre les habitants de Ouest Foire et la Direction générale du Cadre de vie et de l’Hygiène publique.  Tout est parti del’opération de désencombrement qui a été menée le dimanche 08 août 2021 à Ouest-Foire, sur le périmètre longeant le mur de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor (LSS). Plus de 24 heures après, elle continue de faire grand bruit, sous prétexte d’amélioration de l’environnement des populations. L’association Action humaine pour le développement intégré (AHDIS)que dirige Amacodou Diouf et les habitants de Ouest Foire voient derrière cette opération, une ‘’mascarade de déguerpissement avec cette perte énorme de fonds publics pour un résultat nul’’.

Dans un communiqué intitulé : ‘’A quoi joue la Direction générale du Cadre de vie et de l’Hygiène publique ?’’, signé du président du Conseil d’administration, Amacodou Diouf, ancien président du Congad, les riverains et les propriétaires du quartier de Ouest Foire flairent derrière cette opération de désencombrement ‘’un projet diabolique d’une route de 15 mètres’’. ‘’Nous soupçonnons un deal tendant vers une boulimie foncière sans précédent dans l’histoire de cette zone », accusent les auteurs du communiqué. ‘’Nous avons constaté par nos soins que cette activité réalisée par la Direction générale du Cadre de vie et de l’Hygiène publique n’a reçu aucune caution des riverains. Ces derniers n’étaient pas informés d’une telle initiative’’, déplorent-ils, tout en reconnaissant que les populations riveraines souffrent énormément de la cohabitation avec plus de 247 garages de mécaniciens et autres ouvriers informels sans titre de propriété et qui développent des pollutions de toutes sortes. ‘’C’est la raison pour laquelle elles ont toujours souhaité et exigé le départ de ces occupants illégaux dans les sites dédiés et aménagés par l’État’’, concèdent les propriétaires de Ouest Foire. Lesquels ont été ‘’surpris’’ que la Direction générale du Cadre de vie et de l’Hygiène publique prétend libérer l’espace de 15 mètres pour la voirie. ‘’Cela pose problème et indique de la non maîtrise du dossier de ce site par les responsables de cette direction. En effet, dans le plan de la zone, il est prévu une voie de 30 mètres à partir du début du titre foncier 8937DG devenu 2891DGA et sur une longueur comprise entre le rond-point (d’à côté de la station Elton sous le pont de la station Total en direction de l’ouest) et la route de l’aéroport LSS. Il semblerait que ce projet de route ait été empiété par la mosquée d’à côté et ne serait pas irréalisable selon ce schéma’’, expliquent les propriétaires des maisons de Ouest Foire. 

‘’Qui détient la compétence de réduire la voie de 30 à 15 mètres ?’’

Poursuivant, les propriétaires des maisons et les riverains de Ouest Foire se demandent ‘’qui détient la compétence de réduire la voie 30 à 15 mètres ?’’ Pour eux, cette question mérite d’être posée pour aider à clarifier cette affaire. ‘’Ce qui est constant est que dans le plan actualisé suite à l’installation du canal d’évacuation des eaux de pluie qui quittent le Cices jusqu’au centre de santé Philippe Maguilene Senghor, il n’est pas question d’une rue de 15 mètres’’, lit-on dans le communiqué. En outre, les propriétaires des maisons de Ouest Foire chargent la Direction du Cadre de Vie. ‘’Nous savons aussi que ce projet se discutait entre des personnes réputées en matière de spéculation foncière dans la zone. Plus encore, la Direction du Cadre de Vie remet en cause le statut de propriétaires de leur quartier dont bénéficient les habitants, en projetant de détruire les piquets de délimitation du TF 2891 NGA de l’espace occupé par les mécaniciens. A ce niveau, il est clair qu’un contentieux sera ouvert devant les juridictions si ce vœu se réalisait’’, avertissent-ils. Par conséquent, ils interpellent l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS). ‘’Au vu de cette situation, nous pensons que le Directeur de l’ONAS devrait d’urgence intervenir pour régler la question des constructions sur l’ouvrage, mais aussi demander le respect des limites de ce projet’’, suggèrent-ils. 

Ainsi, les propriétaires des maisons de Ouest Foire sonnent la mobilisation sans délai pour une vie paisible et pour plus de transparence dans la gestion de l’espace longeant le mur de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor (LSS) objet de plusieurs agressions. Ils promettent de saisir toutes les juridictions compétentes pour barrer la route au projet d’une voie de 15 mètres et rétablir le projet de la rue de 30 mètres, de  mettre l’ONAS face à ses responsabilités dans la sauvegarde du canal d’évacuation des eaux de pluie sur lequel sont construits des immeubles R+1 ou plus et où la rue de 30 mètres est prévue  et de  saisir l’État pour le recasement des mécaniciens dans le site prévu et libérer l’espace en luttant farouchement contre toute nouvelle occupation. En outre, les propriétaires des maisons de Ouest Foire souhaitent la clarification du lien existant entre le lotissement compris à l’intérieur du nouveau mur de l’aéroport LSS et la libération totale de l’espace d’en face plus qu’ailleurs et de permettre à tous les services compétents de l’État de se rapprocher des populations pour une résolution définitive de l’occupation de l’espace indiqué. ‘’L’État doit prendre ses responsabilités pour arrêter le désordre dans la gestion du dossier foncier de ce quartier. Cette opération, même si elle est utile en période normale et dans un contexte de transparence par le passé, ne l’est pas aujourd’hui’’, invitent les propriétaires des maisons de Ouest Foire. ‘’L’opération de déguerpissement doit se limiter à l’enlèvement des épaves des voitures tout en jouant un rôle d’alerte et de dissuasion dans l’encombrement de l’espace urbain et périurbain’’, conclut le communiqué.