MONTEE DE LA VIOLENCE DANS LES TERRITOIRES : Forces de défense et élus locaux diagnostiquent le mal
Le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS), a procédé hier, au lancement du Programme collectivités territoriales, défense, sécurité et paix (PCTDSP). La rencontre présidée par le directeur de cabinet du ministre des Collectivités territoriales, a été un moment saisi par les participants, pour diagnostiquer les sources du mal, afin d’y apporter des solutions durables.
La montée de la violence jusque dans les collectivités territoriales inquiète les autorités compétentes. D’ailleurs, pour trouver les moyens de juguler le mal que le Centre des hautes études de défense et de sécurité, a lancé hier, le Programme collectivités territoriales, défense, sécurité et paix (PCTDSP). Ce programme, selon le Général de brigade Mbaye Cissé, Directeur général du CHEDS, part du constat que la sécurité est devenue globale et elle ne se limite plus à la protection physique des biens et des personnes, mais englobe la satisfaction des besoins multidimensionnels de l’homme.
De nouvelles synergies Etat-Collectivités pour juguler le mal
Il s’y ajoute que, selon lui, à l’échelle des acteurs, la sécurité n’est plus l’apanage de l’Etat, contraint par la raréfaction de ses ressources face aux besoins sécuritaires croissants des villes et des campagnes, de privilégier des approches horizontales. ‘’Le tout, dans un contexte sécuritaire délétère marqué par la montée de la violence urbaine et l’expansion fulgurante de menaces transnationales multiformes’’. Dans ces conditions, estime-t-il, il est apparu urgent d’inviter les acteurs majeurs que sont les collectivités territoriales et les Forces de défense et de sécurité, à bâtir de nouvelles synergies, dans le domaine de la prévention en particulier. Et surtout, de s’interroger sur la place des maires dans cette gouvernance de proximité de la sécurité, en tant qu’élus locaux et catalyseurs naturels de toutes les dynamiques sociales et associatives de la commune. Au final, il s’agit bien d’envisager une forme de co-production de la sécurité dans nos territoires. ‘’Ce séminaire de lancement n’est donc que le début d’un processus transformationnel par lequel nous espérons proposer aux responsables des collectivités territoriales, les outils susceptibles de faire d’eux des porteurs de solutions aux enjeux de stabilité, de sécurité et de développement et leur ouvrir ainsi la voie à une nouvelle dynamique de travail avec les FDS’’, soutient-il.
L’urbanisation croissante des villes, l’un des facteurs du mal
Les enjeux de sécurité sont de plus en plus au cœur du développement dans les territoires. Selon le maire de Dakar, l’urbanisation croissante de nos villes est un marqueur commun à toutes les villes du monde et particulièrement les villes africaines. ‘’Plus de la moitié de la population mondiale vit actuellement dans des villes. La population urbaine de l’Afrique, qui est aujourd’hui de 480 millions de personnes (41% du total), va atteindre le milliard d’ici 2040 avec un taux de croissance de 3,83 % par an. Or, cette urbanisation croissante, corollaire du développement, produit des villes fragmentées avec une cohésion sociale fragile, un accès insuffisant aux services sociaux de base, une crise des institutions de socialisation, comme la famille, l’école et le quartier et une problématique forte autour de l’emploi, notamment l’emploi des jeunes’’, diagnostique Soham El Wardini.
Gouvernance inclusive et participative de la sécuritéQui relève d’ailleurs que les événements que nous avons déploré dans notre pays en mars dernier portent la marque de toutes ces fractures. Tout compte fait, l’édile de Dakar estime que le développement de nos villes devra irrémédiablement s’accompagner d’une prise en compte forte de toutes les causes de l’insécurité. Ainsi, face à la montée des problématiques de sécurité, les modes d’action habituels des Forces de défense et de sécurité, doivent être complétés et renforcés par des actions préventives au niveau local’’. A ce niveau, le Directeur de cabinet du ministre des Collectivités territoriales et du Développement durable assure que le nouveau programme qui couvre toute l’étendue du territoire national vise globalement à améliorer la contribution des Collectivités territoriales à l’édification et au maintien d’environnements sécurisés, propices à la cohésion sociale et au développement dans notre pays. Selon Gaye Abou Ahmad Seck, il s’agit là d’une réorientation stratégique majeure dans l’approche que nous devons avoir sur la gouvernance de la sécurité qui, pour être participative et inclusive, doit associer les collectivités territoriales et les réseaux de la société civile à la production de la sécurité au niveau territorial pour un renforcement des mécanismes de prévention de la délinquance de manière générale.
L’info