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COMMEMORATION DES EVENEMENTS DU 23 JUIN : Le signal fort du M2D à Macky

Le Mouvement pour la défense de la démocratie a réussi hier, une mobilisation monstre au terrain des HLM Grand Yoff, lors de la manifestation commémorative des évènements du 23 juin 2011.

L’opposition et la société civile sénégalaise regroupées au sein du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) vont surement sortir ragaillardis de leur manifestation d’hier, commémorant les évènements du 23 juin 2011. Ils ont réussi une mobilisation monstre qui a galvanisé les leaders qui étaient présents sur l’estrade, au beau milieu du terrain des HLM Grand Yoff. Dopés par la forte mobilisation, ils ont déversé leur bile sur l’actuelle équipe gouvernementale, son chef Macky Sall et ses alliés de la mouvance présidentielle, coupables selon eux d’avoir trahi l’esprit du 23 juin. ‘’Ce qui est malheureux, c’est de voir que ceux qui avaient pris des pierres pour se battre contre le régime de Wade, sont aujourd’hui ceux qui valident les lois antidémocratiques à l’Assemblée nationale’’, déplore Déthié Fall. Le leader du Parti africain pour le progrès (PAP/Disso ak askan wi) et ex-numéro2 du Rewmi d’Idrissa Seck, appelle ainsi le peuple et surtout la jeunesse sénégalaise, à ne pas baisser les bras et à continuer le combat. ‘’Vous êtes le peuple qui mérite tous les sacrifices. Tant que vous aurez besoin de nous, nous serons à vos côtés. Vous êtes venu unis. Vous avez lancé un message fort à l’opposition et ce message est entendu’’, déclare-t-il. ‘’Nous avons l’impérieuse obligation de s’unir pour les élections locales. L’élection présidentielle de 2024 est un scrutin à 4 tours avec un premier tour lors des locales, un deuxième tour lors des législatives de 2022 et les deux autres tours du scrutin présidentiel de 2024. Pour se défaire de Macky Sall, bâtons-le dès le premier tour’’, renchérit-il provoquant ainsi une salve d’applaudissement. 

Dr Abdourahmane Diouf : ‘’Il reste à Macky Sall 1014 jours au pouvoir’’

Il est aussitôt adoubé par son ancien camarade de parti, le Dr Abdourahmane Diouf. L’ancien cacique de Rewmi de souligner d’ailleurs, qu’il reste au président Macky Sall 1014 jours à passer au pouvoir. ‘’Le 25 février 2024, il y aura une élection, le 3 avril, dans 1014 jours, il y aura une passation de pouvoir entre le président Macky Sall et un autre. Pendant ce temps, nous devons nous préparer en conséquence. Quand on n’est pas éligible à un mandat, on n’est pas éligible à une candidature, on n’a pas le droit de mettre la pression sur le Conseil constitutionnel, on n’a pas le droit de sacrifier sa jeunesse. Des jeunes sénégalais sont morts au combat en vain, il faut éviter que l’histoire se répète’’, déclame-t-il. Non sans inviter l’opposition et l’ensemble des composantes du M2D, à sceller l’unité en perspective des prochaines batailles électorales et dans le but d’imposer à Macky Sall, dans un court terme, une cohabitation à l’Assemblée nationale. Seulement, il a invité l’opposition à réfléchir sur la manière de contrôler le gouvernement, au cas échéant, avec l’absence d’un Premier ministre’’. Mais pour Barthélemy Dias, ceci est le problème de Macky Sall et non celui de l’opposition. Pour le lieutenant de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, l’unique objectif de l’opposition doit être le départ de Macky Sall du pouvoir. ‘’Il y a 10 ans de cela, on s’était mobilisé pour la démocratie, contre le troisième mandat, 10 ans plus tard nous sommes ici pour le même combat. Il y a eu 17 morts parmi lesquels, Mamadou Sy, Fodé Ndiaye, Ousseynou Seck, Bana Ndiaye, Malick Ba, Mamadou Diop, Abdoulaye Wade Yingou, El Hadji Konaté, Dominique Loppy, Alioune Badara Diop, Yatma Fall, Mara Diagne, Mamadou Ndiaye, El Hadji Thiam, Ndiaga Diouf. Il faut que cela cesse. Il faut mener le combat pour dégager du pouvoir Macky Sall et son régime’’, soutient le tonitruant maire de Mermoz-Sacré-Cœur. Qui reste convaincu que la vraie bataille va se mener au mois de septembre prochain. ‘’La bataille sera au mois de septembre et elle sera inévitable’’, insiste-t-il.

Sonko : ‘’Si on en arrive à une situation où le Président recrute des nervis, c’est dramatique’’

Au-delà de l’opposition, le combat pour le départ de Macky Sall du pouvoir est selon Ousmane Sonko, le combat de tout le peuple sénégalais. Pour le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, l’opposition sénégalais dépasse les partis politiques. Ce sont en effet tous ceux qui sont épris de justice, de paix et de démocratie et qui ne s’identifient pas au régime en place. ‘’Je demande au peuple sénégalais d’appuyer l’opposition pour s’organiser. Frapp et Y en a marre ne sont pas des partis politiques. Mais il faut qu’on ait un seul objectif : se défaire du régime de Macky Sall et mettre le pays sur les rails. Vous jeunesse sénégalaise je vous rends hommage’’, déclare-t-il. L’inspecteur principal des impôts a dans la foulée invité l’ensemble des segments du peuple sénégalais, à se préparer d’ores et déjà au combat. ‘’Notre adversaire d’en face ne quittera pas le pouvoir aussi facilement. Préparez-vous au combat. Si on en arrive à une situation où le président de la République recrute des nervis, c’est que la situation est dramatique. Préparez-vous au combat parce que Macky Sall qu’il le veuille ou non, va quitter le pouvoir. On lui a donné tous les pouvoirs, il a échoué. Le combat demande des sacrifices, il faut se préparer au sacrifice’’, fulmine-t-il. Selon Ousmane Sonko, le peuple sénégalais en a aujourd’hui marre de vivre les mêmes problèmes après s’être débarrassé d’un régime et opéré deux alternances démocratiques. Et pour mettre fin à cela, il invite le peuple à un changement radical de paradigme, d’opérer un marquage à la culotte pour tout président qui sera chois à la tête du pays. ‘’Il faut un changement total de paradigme. Il n’y a plus d’Etat de grâce. N’accordez plus aucun état de grâce à qui que ce soit’’, conseille-t-il.

Babacar Diop : ‘’Ceux qui sont à la Place de la Nation sont des comploteurs, des traitres, des usurpateurs’’

Revenant lui sur l’esprit même du 23 juin 2011, le Dr Babacar Diop s’offusque du détournement d’objectif qu’en ont fait certains. ‘’Nous sommes le 23 juin, parce que nous sommes l’esprit, l’âme, le cœur du 23 juin. Ceux qui sont à la Place de la Nation sont des comploteurs, des traitres, des usurpateurs’’, fulmine-t-il. Selon le leader des Forces démocratiques et sociales (FDS/Les Guélewars), l’esprit du 23 juin c’est la lutte contre le tripatouillage constitutionnel et le troisième mandat et nous vivons ces mêmes problèmes 10 ans après. ‘’13 sénégalais sont déjà morts et ils sont dans une dynamique de tuer d’autres Sénégalais. Nous n’allons pas attendre le Conseil constitutionnel, le combat va se régler dans la rue et c’est le peuple qui va le porter. Non au troisième mandat. L’époque des coups d’Etat classiques est résolu. Maintenant, c’est le coup d’état constitutionnel qui est en vogue. Nous allons faire face à ce coup d’état constitutionnel pour faire face à Macky Sall’’, déclare-t-il.

Kilifeu : ‘’Il y a une chambre zéro étoile qui attend Macky à Rebeuss’’

Dans ce combat, estime pour sa part Cheikh Bamba Dièye, ce sont les jeunes qui doivent être les fers de lance, étant donné que l’avenir du pays leur appartient. ‘’Vous les jeunes, vous êtes les héritiers de Thierno Sileymane Baal, d’El Hadji Omar Tall, d’El Hadji Malick et de Cheikh Ahmadou Bamba. Vous êtes les héritiers du combat du 23 juin 2011 et de tous les combats démocratiques. Il est malheureux que 10 ans après qu’on en soit là à mener le même combat. Il est déplorable que celui qui a porté le combat il y a 10 ans de cela, soit là aujourd’hui à proférer le contraire de ce qu’il défendait’’, rouspète-t-il. Prenant la balle au rebond, le Pr Malick Ndiaye lui, brandit une invitation du M23 à la Place de la Nation. Mais, soutient-il : ‘’Je ne peux pas aller à la place de nation, parce que l’esprit du M23 est ici’’. Cela, selon Aliou Sané, est d’autant plus vrai que tous ceux qui se sont rassemblés au terrain des HLM Grand Yoff sont des acteurs du M23. ‘’On s’est tous battu contre une troisième candidature de Wade. J’ai mal au cœur si 10 ans après on n’est là à dire non à un troisième mandat de Macky Sall’’, souligne le coordonnateur du Mouvement Y en a marre. Qui appelle l’ensemble des jeunes à écrire sur des pancartes Non au troisième mandat de Macky Sall qu’ils vont afficher dans leurs balcons, ou devant chez eux. Pour sa part, Kilifeu du même mouvement rassure qu’il y a déjà, une chambre zéro étoile construite à Rebeuss et qui attend tranquillement le Président Macky Sall.

L’info