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CONDAMNE EN FRANCE : Omar exploitait des compatriotes sans-papiers qu’il faisait travailler sous sa propre identité

Un agent de sécurité sénégalais vivant à Bordeaux a été condamné lundi, dans une affaire de faux et d’arnaque. Il faisait travailler des compatriotes sans papiers en son nom, encaisser leurs salaires pour leur donner ensuite des miettes. Il a été arrêté en février dernier, alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour le Sénégal, où il a investi l’argent gagné dans l’achat de biens dont des terres. 

Profiter de la situation de sans-papiers et de précarité de ses compatriotes immigrés irréguliers en France, pour les faire travailler en son nom, encaisser leurs salaires et leur remettre des miettes ! C’est ainsi résumé, l’arnaque qu’un sénégalais de 35ans, titulaire d’un agrément d’agent de sécurité, avait monté, pour se remplir les poches sans se fatiguer ou se salir les mains. Mais il a été dénoncé par un neveu d’un de ses victimes, avant d’être arrêté à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et placé en garde à vue, le 13 février dernier, alors qu’il s’apprêtait à regagner le Sénégal. Jugé lundi dernier, le tribunal a condamné Omar à 10 mois de prison avec sursis, une amende de 3 000 euros, assortis d’une interdiction définitive d’exercer toute activité dans la sécurité privée.

Plus de 111 millions F CFA virés par 32 sociétés sur son compte en 2020

Contacté par ses victimes, par le bouche-à-oreille, Omar leur trouvait un titre de séjour, accompagné du duplicata de sa carte d’agrément d’agent de sécurité et de son relevé d’identité bancaire. Une dizaine de Sénégalais sans-papiers, principalement en région parisienne, se sont rapprochés de lui et ont obtenu un emploi dans la sécurité privée. Mais pour quelques centimes d’euros, Omar s’accapare de l’essentiel de leurs salaires qui sont versés directement sur son compte. Ainsi, selon l’enquête, en 2020, plus de 170 000 euros (plus de 111 millions F CFA) ont été virés par 32 sociétés en faveur d’Omar. Selon la police, en décembre 2020, alors qu’il était au Sénégal, 15 sociétés ont crédité son compte de 18 000 euros en salaires. Cet argent amassé sur le dos de ses compatriotes, a servi selon les enquêteurs, a acheté des biens et des terrains au Sénégal. Et pendant qu’il était au Sénégal, les policiers constatent qu’il occupe un emploi à temps plein. ‘’Je ne travaillais pas, ce sont eux qui travaillaient à ma place’’, reconnaît-il. Et d’ajouter pour se défendre : ‘’Ce sont des gens de mon village qui m’ont contacté. Je voulais rendre service à ses compatriotes qui cherchaient un travail’’. Au cours de la même période, 119 déclarations préalables à l’embauche ont été enregistrées à son nom. ‘’Cela fait beaucoup pour un seul salarié’’, a souligné à l‘audience, Charles Moynot, président de la 4e chambre correctionnelle, devant laquelle comparaissait Omar lundi.

L’info