CHINE : Contrôles renforcés à Wuhan, épicentre de l’épidémie de coronavirus
SANTE : De nombreux pays d’Asie ont renforcé mardi leurs contrôles face à la propagation du nouveau virus semblable au Sras, qui a déjà provoqué la mort de neuf personnes en Chine et fait craindre une crise sanitaire mondiale. À Wuhan, ville du centre de la Chine d’où est partie l’épidémie de pneumonie, les autorités locales affirment avoir renforcé les contrôles.
La respiration des wagons assoupis sur les quais de la gare de Hankou à Wuhan. Il est près de minuit, le dernier train du jour en provenance de Pékin vient d’arriver après avoir laissé une bonne partie de ses passagers dans les gares précédentes. Malgré l’heure avancée, c’est une armée de voyageurs masqués qui s’engouffrent dans les escalators.
Haut-parleurs et sifflets pressent la foule des premiers vacanciers de la fête de printemps de se disperser. Cela fait partie des mesures de la campagne de « santé patriotique » affichées sur les murs de ce véritable hub ferroviaire au centre du pays et épicentre de l’épidémie.
Wuhan a interdit les rassemblements publics pendant le Nouvel An lunaire, et les groupes de touristes n’ont plus le droit de quitter la ville. Après les injonctions venues de Pékin ces derniers jours, les autorités locales alignent les chiffres : 300 thermomètres infrarouges, une cinquantaine de scanners permettant de détecter les fiévreux ont été distribués aux équipes de contrôle dans les gares et à l’aéroport. Des mesures qui, pour l’instant, sont loin d’arrêter la propagation du virus.
L’inquiétude grandit en Thaïlande et dans le monde
Le mystérieux virus respiratoire chinois continue de se propager dans le monde. Comme chaque année, ce sont des centaines de milliers de touristes de chinois qui sont attendus en Thaïlande en cette fin de semaine pour fêter l’avènement de l’année du rat. Les aéroports de Bangkok, Phuket au sud, et Chiang Mai au nord reçoivent, à eux seuls, un quart des vols internationaux en provenance de Wuhan.
Des mesures de sécurité sont en place, notamment des scanners qui vérifient la température des passagers en provenance de Chine. Quatre cas avérés de cette nouvelle souche du coronavirus, transmissible entre êtres humains, ont désormais été diagnostiqués en Thaïlande : trois touristes chinois et une citoyenne thaïlandaise de retour de Wuhan.
Le ministère de la Santé appelle les Thaïlandais à ne pas paniquer, les services d’urgence des hôpitaux étant déjà débordés à cause d’un pic de pollution à Bangkok et dans le nord du pays qui provoque certains symptômes similaires à ceux du virus.
Un premier cas aux États-Unis
Un premier cas a été découvert aux États-Unis, dans l’État de Washington près de Seattle. Les autorités américaines ont annoncé mardi qu’il s’agissait d’un passager de retour de Chine. Résultat : les autorités américaines élargissent leurs contrôles sanitaires à de nouveaux aéroports. Questionnaire de santé, prise de température… Depuis vendredi, les passagers arrivant de Wuhan sont systématiquement contrôlés aux aéroports de New York JFK, Los Angeles et San Francisco. Ces contrôles sont désormais élargis à Chicago et Atlanta, les deux autres villes américaines où atterrissent des vols directs ou indirects de cette ville chinoise, épicentre de l’épidémie.
Des mesures d’urgence décidées alors qu’un premier malade a été dépisté aux États-Unis. Il s’agit d’un passager d’une trentaine d’années arrivé à Seattle de Chine le 15 janvier, mais qui ne s’était pourtant pas rendu à Wuhan. Dès l’apparition des premiers symptômes, toux et fièvre, quatre jours après son arrivée, l’homme s’est lui-même renseigné sur internet et a contacté les autorités qui l’ont hospitalisé et placé à l’isolement.
Le Centre de prévention et de contrôles des maladies a relevé son alerte aux voyageurs d’un cran sur une échelle qui en compte trois, déconseillant les voyages non essentiels à Wuhan. Le CDC dit s’attendre à d’autres cas aux États-Unis, mais continue de juger faible le risque pour les Américains.
Toutinfo.net (avec RFI)