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LE ROYAUME DU SINE : Limites, organisation et fonctionnement

HISTOIRE : Le Sine, avant la royauté est sorti des cendres  de l’immigration d’un groupe de sérères qui sont venus du Fouta et passant par le Walo, le Djolof, le Cayor et le Baol et particulièrement le village de Lao, ils se sont installés dans le village de Sagne-Folo, surnommé Sakhmaak ou Ndiaaté.

Cette installation date de  l’an 1005 après Jésus Christ était sous forme d’une « anarchie ordonnée ».

   Grâce au droit du feu et de celui de la hache, le Sine, en royaume était constitué de 66 « Lamanas » de Lam songho, dirigé par Diokel Diarno, de Maag vers Joualo (Palmarin),

–  le Lamana de Ndokk-Saaré, celui du Sine dirigé par Waal-Saatim, toujours dans la partie orientale du Sine.

   –  Le Lamana du Baol dirigé par Demba Guèye

   –  Le Lamana du Ndjafatt, dirigé par Panga Yaye Sarr dans la partie nord du Sine

    –   Ces grands Lamanes constituaient le grand conseil nommé Diiff-nee ou se traitaient les rencontres populaires et les jugements du Lundi, jour de repos de la société traditionnelle.

Avant toute séance, les membres de ce grand conseil renouvelaient leur prestation de serment qui était, en fait, un contrat avec Dieu (Rogg Sène).

Cette communauté sérère avait une organisation sociale structurée et basée sur les classes d’âges (les Maall) ou regroupements.

C’est un mode de vie marqué par la solidarité et qui fait primer l’intérêt de la collectivité au détriment de celui de l’individu.

Cette société était donc égalitaire et non hiérarchisée.

Un jugement historique va changer la destinée de ce pays. En effet, le 66e  Lamana était formé à Mbiissel par une population mandingue musulmane et fortement hiérarchisée dirigée par  Mansa Ouali Mané (Maïssa ou Massa Waly Dione), principe déchu du Gabou.

Ce jugement historique, occasionnant le brassage des deux peuples sérères et mandingues pour ne former qu’une seule entité avec une seule classe royale ayant à sa tête les Guélawars.

Les limites du Royaume du Sine

Après les multiples péripéties partant des conquêtes de Wagane Tening Faye aux multiples transferts de la capitale du sine (Mbissel, Saanghai, Jongoloor , Diakhao ) le territoire du Royaume du Sine fut subdivisé en plusieurs contrées : Le Njaafaat couvrant Niakhar ; Le Gnaawoul couvrant jongoloor et environs ; Le Dioraal couvrant le Djoujuup et environs ;Le Ngohé – profinn couvrant Ngohé et environs ; Le Hiréra couvrant la Petite côte de Fimela à Joal, donc l’Ouest du Sine.

Le Singadum  couvrant les deux rives de la vallée du sine : Taagdiam , Mbétakadiaw , Diawlé , Le Ndook couvrant l’est du Sine : Le Baol, Ndoumbélkéli et Ndoksaaré

Les villages frontaliers du Sine étaient Mbouma, lisière du Saloum, Paatar pour le Baol , ou le Sessène pour le Jégheem.

A certains moments, les frontières du Sine se sont élargies jusqu’à Diamniadio englobant le Jegheheem.

Un tel espace nécessitait une organisation administrative et politique bien conçue.

Organisation et fonctionnement administratif et politique du Sine

La société stabilisée du Sine était dirigée par un souverain élu parmi les ainés des princes Guélwars il se nommait MAAD.

Son élection était réalisée par une commission dirigée par le Djaraaf Faa Maack. Ce dernier, à l’élection irrévocable, contrairement au roi, était nommé ministre de l’Intérieur et de la Justice en tant que représentant des hommes libres : Paysans, éleveurs et…

A coté de lui siégeait le Sangui Ndiob, ministre de la Défense et chef des Armées.

Après lui le Djaraaf kam-mbind choisi aussi parmi les Dialigués était le ministre chargé de la sureté nationale et du prélèvement des impôts.

Le Farbakam-mbind quand à lui était le chef du  protocole chargé de l’alimentation et de la comptabilité du Roi,

Après, il y avait le Saa-saakh : chef de province chargé des travaux publics et de la collecte locale des impôts.

Le Dia-ligué était chargé de diriger les villages peulhs.

Enfin le Saltigué Yaal Xoox ou Madag était chargé, par ses pouvoirs spirituels, de protéger la communauté et de prévenir l’avenir.

Le territoire du Sine était subdivisé en 15 commandements  régionaux dont :

Le Forba faa Mackk chef des captifs de la couronne, choisi parmi les Dia-ligués était le ministre adjoint chargé de la guerre.

Après lui le Djaraaf Kam-mbind choisi aussi parmi les Dialigués était le ministre chargé de la sureté nationale et du prélèvement des impôts.

Le Farbakam-mbind quant à lui était le chef du protocole chargé de l’alimentation et de la comptabilité du roi.

                       Extrait des textes de feu Pape Maad DIOUF

                             Par Birame Demba Ngaary FAYE