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ERUDIT, EDUCATEUR, CHEF RELIGIEUX… A la découverte de Serigne Abass Sall

Toutinfo.net : Dans le panthéon des grandes figures de la tdjaniya au Sénégal, Serigne Abass Sall  dont on célèbre les 110 ans de sa naissance  y occupe une place de choix.

Ce guide musulman de la tidjaniya que d’aucuns considéraient à juste titre comme l’héritier spirituel de Cheikh Ahmed Tijani , le fondateur de la confrérie a consacré toute sa vie au rayonnement le l’Islam à travers son enseignement. 

De son vrai nom Abdallah Ibn Abass, mais il est plus connu sous le nom de Abass Sall.

Serigne Abass comme on l’appelait affectueusement  est né en 1909 à Gnick,  un petit village situé à quelques kilomètres de la ville Sakal dans la région de Louga.

 Il est le fils de Mayoro Sall, issu de la grande noblesse toucouleur et de Sokhna Fatimata Wade.

 C’est dans son village natal qu’il débute ses humanités coraniques sous l’ombre protectrice de son père, l’une des grandes figures religieuses de son temps.

Très jeune, le juvénile Abbass Sall se retrouve orphelin à la suite de la disparition de son père.

Malgré ce coup du sort très dur, le jeune Abbass dont l’ambition affichée était d’acquérir le maximum de connaissances débute une quête infatigable du savoir à travers le pays.

Ce qui l’amène à séjourner chez les plus grands spécialistes des sciences islamiques au niveau des régions de Louga et Saint Louis.

Au terme de ce périple initiatique de plusieurs années, Serigne Abbass Sall est revenu la tête remplie de connaissances sur toutes branches de l’Islam.

« UNE ENCYCLOPEDIE AMBULANTE »

Les Oulémas de son époque le citaient constamment en exemple du fait de son degré d’érudition très élevé. « Ses contemporains le regardaient comme une encyclopédie ambulante des sciences islamiques et humaines », disait-on. 

A son retour, c’est à la périphérie de la ville de Louga qu’il s’installe pour ouvrir son daara.

Il sera rejoint peu de temps après par les disciplines et les talibés venus de partout pour acquérir de la connaissance chez lui.

Parallèlement à l’enseignement qu’il dispense, Cheikh Abbass Sall pratique l’agriculture. 

Mais au-delà de tout le Cheikh aimait l’enseignement. Et il est resté un éducateur vertueux de premier rang, un éveilleur de conscience.

UN HOMME DE VERTUS

C’est ainsi qu’il apprenait aux fidèles les vertus du bons musulmans , basés sur le respect scrupuleux des cinq prières, la pratique du Zikr, éviter de manger ce qui est illicite, ne pas se mêler de  la politique, entre autres.

Ces biographes rapportent qu’il aimait répéter à propos de l’éducation que «  la science reste le fondement sur lequel, repose la foi. Elle est ensuite la base solide sur laquelle se fonde la doctrine du croyant. Elle constitue également la colonne vertébrale du développement, de la construction et du progrès pour tous les peuples».

 Par conséquent, Serigne Abass avait consacré  toute sa vie à la recherche, au maintien  et à la préservation de la science, de l’enseignement et de l’éducation.

 Il se souciait d’une façon immesurable  au renforcement  et à la prise en charge des talents et compétences humaines chez les jeunes.

 Il invitait ces derniers à ne pas céder à la tentation de la délinquance. C’est ce qui explique sans doute sa ferme volonté de construire en 1987 à Louga un Institut islamique d’une très grande dimension, car il est considéré comme le plus grand de l’Afrique de l’ouest.

Aujourd’hui, cet Institut accueille des étudiants venus de toute la sous région. Ce qui signifie que l’enseignement Serigne Abass Sall dépasse les frontières sénégalaises.

Aujourd’hui, les sortants de son institut sont partout dans le monde après leur solide formation.

D’ailleurs, le Pr Iba Der Thiam qui a préfacé son livre posthume «  Kifaya Tallab »  qui signifie la «  recherche du savoir » écrivait de lui ceci : « Il était un humaniste, universellement reconnu au génie fécond et intarissable. Il nous a laissé une œuvre majestueuse dont la profondeur la richesse  et  l’importance demeurent sans conteste l’une des contributions les plus émérites, je ne dis pas du Sénégalais, mais de l’homme noir patrimoine universel… En cela Cheikh Abass reste fidèle à la tradition des pères fondateurs du tidjanisme tout en étant ouvert à la modernité ».

POETE

De fait, Serigne Abass  s’est trouvé une vocation de poète. Un genre littérature dans lequel il excelle grâce une  inspiration intarissable et une qualité d’écrire  hors du commun.

 Sa production littéraire compte plusieurs recueils de poèmes dédiés au Prophète Mouhamed (Psl) dont on célèbre la naissance le 9 novembre prochain, à Cheikh Tijane Chérif.

 Des éloges et louages en proses ont été également consacrés à ces deux grandes figures par Serigne Abass. 

CONSTRUCTION DE PLUSIEURS MOSQUEES

Au chapitre des réalisations de Serigne Abass Sall, on peut citer également la construction de plusieurs mosquées dont deux grandes à l’architecture particulière.

L’une est  au quartier Balakos à Saint Louis et une autre à Louga.

 Serigne Abass dans sa propagation de l’Islam au Sénégal a fondé plusieurs villages notamment dans le Bassin arachidier.

Il  a fondé les villages de Thaba et de Khayra qui sont des hauts lieux d’apprentissage et d’activités agricoles.

Sur le plan des relations personnelles avec les autres chefs religieux, il faut reconnaître qu’elles étaient très bonnes.

Ainsi il entretenaient d’intimes et solides relations avec ses contemporains dont : Serigne Ababacar Sy, Serigne Mansour, Serigne Thierno Mountaga, Serigne Abdoul Aziz Sy , Serigne Ibrahima Niass , et Serigne Ady Touré.

De même qu’avec les autres marabouts qui n’étaient pas dans la même confrérie comme Serigne Mourtala Mbacké ou Serigne Cheikh Mbacké.

 Dans la sphère politique  avec laquelle il avait délibérément pris ses distances, on pouvait comptait parmi ses amis l’ancien président du Conseil, Mamadou Dia.

 Dans le monde des affaires Djily Mbaye qui est originaire de la même ville de Louga que lui était aussi  son ami.

Serigne Abass est rappelé à Dieu en juillet 1990. Cela fait aujourd’hui 29 ans coïncidant avec la célébration des 110 ans de sa naissance.

 Au Sénégal plusieurs écoles et des hôpitaux portent son nom surtout dans les régions de Louga, St Louis et Dakar.

( Toutinfo.net )