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MANQUE DE MOYENS, ABSENCE DE POLITIQUES, CONGESTION AU PAD…Les cadres portuaires demandent l’appui de l’Etat

L’Amicale des Cadres du Port Autonome de Dakar poursuit son combat pour un port compétitif pouvant concurrencer avec  ceux d’Abidjan, de Lomé ou encore de Lagos. l’ACAPAD estime que seul un accopagnement de l’Etat peut sortir le Port de Dakar de ses difficultés. Les cadres qui étaient en conférence de presse hier, ont dénoncé l’affectation de terres du port à des privés par les autorités étatiques pour la construction d’immeubles surplombant le port et une base militaire.

 

En conférence de presse hier, l’Amicale des Cadres du Port Autonome de Dakar ont une nouvelle fois listé les propositions, qui selon eux vont faire de leur entreprise un port fluide, propre, et sécurisé. Pour le président de l’ACAPAD, Mamadou Kor Sène Sarr, l’Amicale qui réunit les cadres de ce poumon économique du Sénégal veut aider la Direction Générale ainsi que les autorités étatiques à permettre au Port de Dakar de proposer une offre innovante pour les services et les conteneurs, de mettre en place une organisation et des ressources humaines agiles et performantes et de disposer de partenaires stratégiques pour un hub régional.

Cette deuxième rencontre avec les journalistes depuis le séminaire tenu à Dakar sur la cartographie nationale portuaire a été une occasion pour les cadres du Port Autonome de Dakar de préciser qu’aucun Directeur Général n’est tenu responsable de la situation actuelle du port. «En réalité, cette situation découle d’une absence de politique de développement portuaire cohérente et d’un non accompagnement de l’Etat du Sénégal. Il n’a jamais été question de lâcher notre Directeur Général, au contraire, il a notre soutien total et nous adhérons pleinement à sa vision de faire du port, un moteur de l’émergence », a dit  Mamadou Kor Sène Sarr.

Contrairement aux autres ports de la sous-région comme ceux de la Côte  d’Ivoire qui ont éte accompagnés par l’Etat ivoirien à hauteur de 750 milliards de francs CFA, Dakar n’a jusque là pas reçu aucun franc de la part des autorités. Et dans ce lot de propositions faites au chef de l’Etat pour un port compétitif, les cadres du PAD demandent la mutation définitive au nom du Port Autonome de Dakar des titres fonciers de l’Etat affectés en jouissance conformément au statut du PAD et des recommandations du conseil interministériel sur la compétivité portuaire. Pourtant, selon Mamadou Kor Sène Sarr c’est l’actuel president de la République, à l’époque Premier ministre qui avait demandé à ce que les terres en question soient immatriculées au nom du PAD. «Une partie des terrains à été allouéé au port de Dakar, mais le reste à été affecté à des privés par l’Etat du Sénégal. Actuellement, c’est un hôtel qui y est en train d’être construit. Il y a aussi un immbeuble à plus de dix étages dont les travaux vont bientôt s’achever surplombant non seulement le port, ce qui est interdit, mais aussi une base militaire », a alerté Mamadou Kor Sène Sarr. 

 

Manque de sensibilité au plus haut niveau

 

Pour les cadres, le manque de moyens empêche la société dirigée par Ababacar Sadikh Bèye de faire face à des difficultés comme la réfection de la voirie qui coûte 75 milliards de francs CFA. « Nous ne pouvons plus faire des emprunts auprès des banques parce qu’on a en a beaucoup fait pour règler d’autres problèmes », soutient l’ancien president du club de football du Port de Dakar. Mamadou Kor Sène Sarr déplore également le manque de sensibilité au plus haut niveau. Il estime qu’ils vont tenter de convaincre le président de la République et le Premier ministre ainsi que tous ceux qui ne comprennent pas les enjeux portuaires. L’Amicale des Cadres du Port Autonome de Dakar (ACAPAD) continue, comme elle le fait depuis le début de s’interroger sur la construction du port de Bargny-Sendou. Pour les camarades d’Ousmane Thiané Sarr, les infrastructures portuaires doivent être construites et gérées par le PAD comme celui de Ndayane. Pour les cadres, Bargny-Sendou est un port privé et dont la gestion a été confiée à Sénégal Minergy Port. Sur ce point, ils demandent à l’Etat de revoir les attributions  l’Agence Nationale des Affaires Maritimes (ANAM) en ce qui concerne la construction des ports. «Nous n’avons aucune information sur le contrat qui lie Sénégal Minergy Port à l’Etat du Sénégal », dit-il. Pour le vice-président de l’ACAPAD, Mamoussé Gaye, au port de Dakar, il y a des potentialités, de niches et des acquis qui peuvent être exploités pour le développement de la structure portuaire. L’expérience et l’expertise sont là, nous avons juste besoin d’un accompagnement, car le temps n’attend pas. Nous devons faire face à la concurrence », a lancé M. Gaye.

Face aux difficultés que rencontre le PAD, les cadres ont avancé les trois scénarii qui s’offrent à eux. Il s’agit de faire de Dakar une place portuaire secondaire, un port de transbornement régional et un hub portuaire régional. L’ACAPAD n’a pas manqué de présenter la situation actuelle qui est marquée par une congestion, une absence du chemin de fer Dakar-Bamako, l’inexistence de synergie et de coopération entre les différents ports particulièrement Dakar et Bargny, des faiblesses opérationnelles, des procédures opérationnelles lentes et une absence de réforme institutionnelle lente.

Pour les cadres, Dakar doit jouer son rôle avec la mise en place du nouveau Plan Stratégique de Développement inclusisif 2018-2023, car il a les atouts nécessaires pour cela. Ils se fondent sur le fait que Dakar est en eau profonde et le premier port touché à la déscente. En effet selon eux, Dakar est distant de New York de 3400 milles nautiques, de 2500 de Liverpool et de 2377 du Havre.

Amadou THIAM )